Le CMC a défini deux scénarios concernant l'impact d'une hausse des salaires de 10% sur les coûts de production. Quelle est l'incidence de la revalorisation des salaires sur les coûts et les prix ? C'est le thème de la dernière lettre du Centre marocain de conjoncture (CMC) axée sur l'emploi. Pour mesurer l'impact d'une hausse des salaires sur la production, les analystes du CMC ont défini deux scénarios. Le premier concerne une augmentation généralisée de 10 % à des rémunérations des salariés dans toutes les branches d'activités tandis que le deuxième scénario est relatif à la même hausse mais uniquement pour le salaire minimum. Pour rappel, l'indexation des salaires sur le taux d'inflation a été au menu de discussions entre la Primature et les syndicats à la veille du 1er mai. Dans cette lettre du CMC, l'on annonce que le pouvoir d'achat a connu une détérioration sensible ces deux dernières années que ce soit par référence à l'indicateur du salaire minimum ou à celui du salaire moyen. Le rattrapage donc du pouvoir d'achat à travers une revalorisation des rémunérations aura une incidence sur les coûts de production et, par conséquent, sur le niveau des prix. S'agissant du premier scénario, les répercussions directes et indirectes sur les coûts de production ont été estimées à 2,9 % sur le plan macroéconomique. «Étant donné que le niveau d'élasticité des prix à la consommation par rapport aux prix à la production est nettement supérieur à l'unité, la hausse des prix au niveau de la consommation finale serait de l'ordre de 3,2 %», selon le CMC. «Les activités qui pourront être les plus affectées par les hausses salariales se comptent parmi les activités secondaires en plus du BTP. Les activités de l'agriculture et dans une moindre mesure celles des services seront touchées de façon assez modérée avec une hausse des coûts limitée à 2 %», ajoute-t-on. Pour le second scénario, l'incidence sur les coûts et les prix est moindre par rapport au premier. Et ce du fait qu'une part importante des salaires dépasse le salaire minimum et par conséquent ne sera pas concernée par la revalorisation simulée. En fait, les estimations des analystes du CMC font état d'un éventuel impact global de 1,9%, soit un point en moins qu'en cas d'une hausse générale des salaires. Cette fois-ci, le degré de l'effet produit par ce changement varie d'un secteur à un autre. C'est ainsi que l'on révèle que l'incidence de la hausse sur les prix à la production sera limitée à 1 % dans les secteurs primaires ainsi que dans les activités de services. «Les activités de l'industrie, de l'énergie et du BTP verront, quant à elles, leur prix à la production augmenter de 2 % en moyenne», indique-t-on dans cette lettre du CMC.