Huit présumés terroristes sont actuellement jugés en France pour leur lien avec les attentats du 16 mai 2003. L'ombre de Noureddine Nfi'aâ plane sur ce procès. Le procès de huit présumés terroristes ayant un lien avec les attentats du 16 mai à Casablanca s'est ouvert, lundi au tribunal correctionnel de Paris. Les accusés, d'origine marocaine pour la plupart, seraient des membres d'une cellule relevant du GICM (Groupe islamique combattant Marocain), groupe montré du doigt pour sa responsabilité dans ces attentats et dont l'un des chefs, Saâd Houssaïni, a été arrêté début mars dernier à Casablanca. Les huit accusés, dont un ressortissant turc, ont été arrêtés en France en avril 2004, soit quelques semaines après les attentats du 11 mars à Madrid. La justice française tentera d'ailleurs d'élucider une éventuelle participation de ce groupe d'individus aux massacres de la gare d'Atocha. Parmi ces derniers, figure le dénommé Mustapha Baouchi et qui est présenté par la justice française comme étant le chef de la cellule française du GICM. Mais aussi Bachir Ghoumid, Fouad Charouali, Rachid Aït El Hadj, Hassan Boutani, le Turc Attila Turk, Jamal Oulahcen ainsi que Redouane Aberbri. Les trois derniers prévenus comparaissent sous contrôle judiciaire au moment où le reste du groupe a été incarcéré depuis son arrestation. Toute l'attention des magistrats français est portée sur Mustapha Baouchi, ex-combattant en Afghanistan où il aurait fréquenté ceux qui allaient devenir les leaders du GICM. Les juges français s'intéressent surtout aux relations qu'auraient entretenues ce dernier avec Noureddine Nfi'aâ, l'un des responsable du GICM condamné par la justice marocaine à 20 ans de prison ferme après son extradition de Mauritanie où il avait été arrêté. Noureddine Nfi'aâ, tout comme Taïeb Bentizi (condamné également à 20 ans de prison), est revenu au-devant de l'actualité depuis l'arrestation de Saâd Houssaïni. C'est ainsi que le magistrat chargé des affaires du terrorisme à la Cour d'appel de Rabat a programmé, récemment, une série de confrontations entre les trois hommes pour définir les rôles de chacun dans l'organigramme du GICM. Il en ressort, selon des sources judiciaires marocaines, que Noureddine Nfi'aâ aurait fait partie, en Afghanistan, du cercle fermé des individus qui avaient donné naissance au GICM en présence de responsables de premier ordre d'Al Qaïda. Il aurait également fait partie des rares jihadistes marocains à avoir rencontré Ben Laden et Aymane Zawahiri. Selon les mêmes sources, le juge d'instruction près la Cour d'appel de Rabat essaie de remonter les relations de chaque leader du GICM au niveau international sachant que la majorité d'entre eux, en plus de l'Afghanistan, ont effectué de longs séjours dans plusieurs autres pays. Les services de renseignement et la justice des deux pays ont longuement collaboré pour élucider ce dossier. Il a été surtout question de plusieurs déplacements de Me Bruguière à Rabat pour suivre l'évolution des investigations menées côté marocain. Le procès de la cellule française du GICM se prolongera jusqu'à la fin de ce mois de juin. La justice française s'est saisie de l'affaire après avoir jugé qu'elle était compétente pour traiter du dossier surtout qu'une plainte a été déposée contre X après la mort de trois ressortissants français dans les attentats du 16 mai 2003. La justice française essaiera également de vérifier d'éventuels liens de ce groupe avec les attentats de Madrid, le 11 mars 2004.