D'après un récent rapport du Service de Recherche du Congrès américain, le Maroc est «le pays le plus crédible» pour abriter le Commandement militaire US pour l'Afrique (Africom). Fin de suspense sur le pays où siègera le futur Commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom). Selon un récent rapport du Service de Recherche relevant du Congrès américain (CRS), le Royaume du Maroc serait « le pays africain le plus crédible » pour abriter ce commandement. Les Etats-Unis semblaient avoir des difficultés à décider où ils vont installer l'Africom, une sorte de « plate-forme de coopération avec les pays (du Maghreb) à travers l'échange du renseignement et l'organisation des exercices militaires avec les gouvernements de ces pays pour lutter efficacement contre le terrorisme », explique la secrétaire d'Etat américaine, Condoleeza Rice. Fort d'une riche expérience en matière de lutte antiterroriste, « le Maroc est le pays le plus stable en Afrique. Il possède, par ailleurs, l'infrastructure nécessaire et une société tolérante vis-à-vis des étrangers », commente un responsable marocain, dans une déclaration publiée sur le site WorldTribune.com. Les militaires algériens, pour leur part, avaient déjà exprimé leur souhait que l'Algérie, et plus particulièrement la région de Tamanraset, accueille l'installation du commandement. Mais le président Bouteflika avait fait savoir «qu'il n'était pas question d'accepter une base américaine », ce qui a lui a valu une « mise au point » énergique de la part de l'Administration américaine. Washington avait répliqué qu'elle n'avait jamais sollicité l'Algérie pour abriter une telle installation. Le « Niet » algérien s'explique par la crainte de voir les USA obtenir « un droit de regard » sur ce qui se passe dans la région du Sahel, devenue un « vivier de terroristes» et la plaque tournante pour toutes sortes de trafics prohibés. Pour s'en rendre compte, il suffit de constater que ce lieu de « non-droit » est devenu une terre de repli pour les milices armées du Polisario aux côtés de l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), baptisé depuis quelque temps du nom « Al Qaïda au Maghreb islamique ». Le Pentagone, qui contrôlait l'Afrique à partir de Stuttgart (Allemagne), veut aujourd'hui élire domicile en Afrique, dans un souci de proximité et pour mieux contrôler un continent livré en pâture à la violence et à la misère, terreau propice à l'épanouissement des groupes fanatiques et des mafias qui se livrent, depuis plusieurs décennies, au trafic d'armes. C'est ce qui a porté le Maroc à tirer la sonnette d'alarme, à plusieurs reprises, sur le danger de voir la région du Sahel se transformer en base-arrière des terroristes, appelant également à prendre au sérieux les menaces proférées par la direction du Polisario de «recourir à l'arme du terrorisme» pour faire valoir la revendication du soi-disant «droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Cette alerte n'a pas laissé indifférent Washington ; «la décision du Pentagone de se doter d'un commandement spécifique pour l'Afrique, annoncée début février par le secrétaire à la Défense Robert Gates, reflète l'inquiétude de Washington sur l'implantation d'organisations terroristes» dans le no man's land saharien. Annoncé le 7 février dernier par le président George W.Bush, «Africom» sera fonctionnel à partir de septembre 2007. Et il devra être «pleinement opérationnel » un an plus tard, soit en septembre 2008.