La justice continue de confronter Saâd Houssaïni avec les leaders du GICM. Après Taïb Bentizi, le juge antiterroriste a confronté Noureddine Nf'iaâ avec Houssaïni pour remonter toute la filière. Le GICM (Groupe islamique combattant marocain) n'a pas livré tous ses secrets à la justice marocaine. Le juge antiterroriste organise une série de confrontations entre des suspects présentés comme étant les hommes-clés de cette organisation. C'est ainsi qu'une récente confrontation a été organisée récemment entre Saâd Houssaïni et Noureddine Nfi'aâ qui purge déjà une peine de prison de 20 ans pour son implication dans des actes terroristes en relation avec le 16 mai. Noureddine Nfi'aâ avait été arrêté en Mauritanie et extradé au Maroc où il a été jugé pour terrorisme. Il aurait fait partie, en Afghanistan, du cercle fermé des individus qui avaient donné naissance au GICM en présence de responsables de premier ordre d'Al-Qaïda. Nfi'aâ, dont le nom a été cité par les membres de plusieurs cellules terroristes, ferait partie des rares jihadistes marocains à avoir rencontré Ben Laden et Aymane Zawahiri. Selon des sources judiciaires, le juge d'instruction près la Cour d'appel de Rabat travaille à clarifier les responsabilités de chacun des prévenus au sein du GICM, mais aussi à remonter les relations de chaque leader au niveau international, sachant que la majorité d'entre eux, en plus de l'Afghanistan, ont effectué de longs séjours dans plusieurs autres pays. L'autre objectif de la justice est de parvenir à réunir le maximum de preuves sur les éventuels rôles et implication de Mohamed Guerbouzi, le terroriste installé en Grande-Bretagne et dont le Maroc, en vain, demande l'extradition. La confrontation entre Saâd Houssaïni et noureddine Nfi'aâ, alias Abou Mouad, fait suite à une précédente confrontation entre le premier et Taïb Bentizi, présenté également comme le "véritable émir" du GICM. Selon des sources judiciaires, le magistrat chargé de l'instruction pourrait procéder, dans les jours à venir, à d'autres confrontations entre Saâd Houssaïni et d'autres individus condamnés pour terrorisme et ayant un lien présumé avec le GICM. Selon les conclusions de la BNPJ, qui avait auditionné Saâd houssaïni après son arrestation en mars dernier à Casablanca, ce dernier aurait contribué à la constitution du GICM, appelé initialement Groupe islamique des Moujahidine marocains. La création de ce groupe, en Afghanistan, aurait été faite en compagnie de Taïb Bentizi, Noureddine N'fiaâ, Mohamed Guerbouzi et Houcine El Haski. Saâd Houssaïni aurait même avoué que le GICM a été "agréé" par Ben Laden et Al Qaïda. Taïb Bentizi a été désigné émir du GICM et était secondé par Mohamed Guerbouzi. Houssaïni était également membre de deux instances du GICM : "Majliss Achoura" et le "conseil exécutif". Il a surtout été désigné à la tête de l'aile militaire du groupe. Slimani acquitté par la justice La Chambre criminelle (2ème degré) de l'annexe à Salé de la Cour d'appel de Rabat a acquitté, mercredi soir, Mohamed Slimani, ancien détenu de Guantanamo, condamné en première instance à 5 ans de prison ferme pour activités terroristes. Deux autres anciens détenus de Guantanamo, Mohamed Ouâli et Najib Houssaini ont bénéficié d'une réduction de peines de 3 à 1 an de prison avec sursis, assorties d'une amende de 1.000 DH chacun. Les trois anciens détenus avaient été remis en février 2006 par les autorités américaines à leurs homologues marocaines pour leur implication présumée dans des actes terroristes.