Tennis. À la fois passionné et exigeant envers lui-même, le tennisman Rabie Chaki, actuel champion du Maroc, incarne l'espoir du tennis marocain. Plein d'ambitions, ce jeune joueur souhaite graver les échelons de l'ATP. Ses débuts en circuit professionnel de tennis ne furent pas faciles, mais, animé par sa passion, Rabie Chaki a su s'adapter aux exigences d'un monde où la recherche de la perfection se fait au quotidien. Né le 14 avril 1982 à Tanger, Rabie découvre le tennis à l'âge de quatre ans. Encouragé par son père, un fonctionnaire d'Etat, il ne quitte plus la raquette depuis. Le futur champion marocain réintègre un club de tennis à partir de 16 ans. Pratiquer le tennis au Maroc s'avère souvent difficile en raison du manque d'infrastructures nécessaires pour encadrer les jeunes talents. C'est pour cette raison que Rabie Chaki décida de sacrifier les études au profit de sa carrière sportive. «Ce fut un choix difficile qu'aujourd'hui je ne regrette pas. Au Maroc, il est quasi impossible de marier les études et le tennis professionnel. Je ne pouvais pas à l'époque renoncer à ma passion. Ce sport me permet de m'épanouir. Je m'y trouve bien », confie le jeune champion. Avant de faire le grand saut dans le circuit ATP, Rabie Chaki s'était déjà illustré en tant qu'amateur. Il avait, en effet, remporté plusieurs fois le championnat national, toutes catégories confondues : juniors, benjamins et cadets. Il a réalisé sa meilleure performance en 1999 lorsqu'il décrocha le titre de champion arabe junior. Une année après ce sacre, il s'envole à Barcelone en Espagne où il effectue un stage de quatre mois à l'académie «Juan Carlos Ferrero». Un stage de courte durée certes, mais qui lui a été d'un grand secours puisqu'il a pu améliorer ses techniques de jeu. Après avoir remporté plusieurs tournois juniors, il décide ensuite de passer aux choses sérieuses en faisant son entrée à l'ATP. En 2003, Rabie Chaki, âgé alors de 19 ans, s'installe en France et plus précisément à Marseille. «Jouer dans la catégorie Pro demande beaucoup de moyens. Voilà pourquoi j'ai décidé de partir en France. Cela ma permis de diminuer les coûts des voyages dans la mesure où je n'ai pas de sponsors», raconte-t-il. Après avoir passé deux ans à Marseille, il décide de déménager à Paris où il vit actuellement avec sa femme qu'il a d'ailleurs rencontrée sur les courts du tennis. «C'était lors de la Coupe Davis Maroc-Angleterre. Elle était venue avec des amis. Ce fut le coup de foudre. On ne s'est plus séparés depuis», affirme Rabie Chaki. «À mon avis, pour réussir une bonne carrière, il faut avoir une vie stable. C'est élémentaire», souligne-t-il. Sa détermination et sa qualité de jeu n'ont pas passé inaperçues. En remportant le dernier championnat marocain, le jeune joueur a pu se faire un nom sur la scène nationale de tennis. D'ailleurs, les organisateurs du Grand Prix Hassan II de tennis lui ont accordé une «Wild card» pour qu'il fasse partie directement du tableau final. Même s'il a été éliminé dès le premier tour, Rabie Chaki, actuellement 408ème ATP, a démontré qu'il avait du potentiel comme en témoigne Khalid Outaleb, le directeur adjoint de ce Grand Prix. «Les Marocains se sont inclinés dès le premier tour de ce tournoi en raison du niveau élevé des joueurs participants. Pour ce qui est de Rabie Chaki, je dirais que tout le monde a remarqué que ce jeune tennisman déborde d'énergie. Il a beaucoup de ressources. Il lui faut juste qu'il sache comment les exploiter », déclare M. Outaleb. L'absence de sponsors rend, par ailleurs, la tâche de Rabie Chakie de plus en plus difficile. Actuellement, il s'apprête à entamer deux tournois de 10.000 dollars qui se dérouleront dès la semaine prochaine en Algérie. Une occasion pour lui d'améliorer son classement au circuit professionnel.