L'élu démocrate, Dennis Kucinich, a lancé une procédure de destitution contre le vice-président Dick Cheney. Il l'accuse d'avoir tromper les Américains pour justifier une guerre en Irak. Un élu démocrate a lancé, mardi 24 avril, une procédure de destitution contre le vice-président, Dick Cheney. Il l'accuse d'avoir tromper les Américains pour justifier une guerre en Irak et de menacer l'Iran d'une agression au mépris des intérêts de la sécurité nationale des Etat-Unis. Cet élu s'appelle Dennis Kucinich. Candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle 2008, il affirme que Dick Cheney avait manipulé et falsifié des documents pour prouver que l'Irak possédait des armes de destruction massive. M. Kucinich, représentant de l'Ohio, a déclaré que son initiative répondait à la nécessité de défendre le droit des Américains «d'avoir un gouvernement honnête et pacifique». «Il est urgent» de la lancer, a assuré M. Kucinich, car «ce vice-président est en train d'activement encourager une agression contre l'Iran». Cette procédure de destitution, appelée «impeachment», correspond aux vœux de l'aile la plus à gauche du parti démocrate. Le projet de résolution de M.Kucinich est accompagné de plusieurs dizaines de pages d'éléments à charge. L'impeachment («mise en accusation» en anglais) est le nom de la procédure permettant au pouvoir législatif de destituer un haut fonctionnaire d'un gouvernement. Elle est votée par la Chambre des représentants. Il s'agit d'un procès contradictoire, proche de la procédure pénale ordinaire, sauf que celui-ci se déroule devant le Sénat. L'accusé est représenté par un ou plusieurs avocats. Toutes les garanties constitutionnelles des droits de la défense s'y sont appliquées à l'exception du prononcé de la culpabilité : l'unanimité d'un jury de douze personnes est remplacée par le vote des deux tiers des sénateurs. Historiquement, le Sénat n'a voté la culpabilité que sept fois. La première fut en 1803. La Chambre des représentants a voté deux fois la mise en accusation du président des Etats-Unis, pour Andrew Johnson et Bill Clinton. Tous deux ont été acquittés. La Chambre avait débuté des travaux visant à mettre en accusation Richard Nixon. Mais sa démission, la seule d'un président des Etats-Unis, a mis fin à la procédure. L'initiative de M. Kucinich risque toutefois de rester lettre morte. En effet, la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, avait exclu de lancer une procédure d'«impeachment» durant la campagne électorale qui l'a portée au pouvoir. Cheney traité de «chien d'attaque» Le vice-président américain Dick Cheney s'est fait traiter mardi de «chien d'attaque» par le chef de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid, dont il venait de dénoncer le «défaitisme», le cynisme et ce qu'il a décrit comme des incohérences. «Le président lâche souvent son chien d'attaque, connu sous le nom de Dick Cheney, et (M. Cheney) est venu encore ici aujourd'hui m'attaquer, non seulement moi mais le groupe démocrate», a déclaré M. Reid dans les couloirs du Sénat, tout en se défendant de vouloir s'engager dans «un match d'insultes avec quelqu'un dont la popularité plafonne à 9%». Ce soudain coup de chaud dans les relations entre la Maison-Blanche et la majorité démocrate du Congrès intervient alors que les parlementaires se préparent à adopter d'ici la fin de la semaine un projet de loi liant le financement de la guerre à un calendrier de retrait, promis à un veto présidentiel.