Fès. A l'heure de la mondialisation, la seule ingéniosité des artisans n'est plus suffisante pour faire développer l'artisanat. C'est ainsi que de nouveaux projets sont lancés pour promouvoir ce secteur. «Médina Express» en fait partie. Le ministre du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Economie sociale, Adil Douiri, et le directeur général de Barid Al Maghrib, Anas Alami, ont signé, jeudi 19 avril à Fès, une convention pour le lancement d'un nouveau service «Médina Express», qui sera généralisé dans tout le Royaume d'ici fin 2007. Ce nouveau service, qui s'inscrit dans le cadre du contrat-programme de la Vision 2015 pour le développement de l'artisanat marocain, sera concrétisé par l'instauration de points de vente situés à proximité ou au sein des espaces les plus importants de commercialisation des produits d'artisanat. Ces points de vente seront implantés dans les médinas, les circuits touristiques, les stations de plans Azur ainsi que dans les nouvelles zones touristiques. Pour Adil Douiri, «ce service s'impose aussi bien aux touristes qu'aux artisans et constitue un outil qui vise la désintermédiation». Des points de vente sont mis à la disposition des touristes qui peuvent payer avec des moyens sécurisés : les GAB et TPE. Le touriste pourra ainsi choisir un produit artisanal qui lui sera expédié par voie postale. Selon le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, la Vision 2015 a quatre principaux objectifs : la création d'emplois, l'augmentation du chiffre d'affaires, la création d'un tissu d'entreprises structurées et capables de pénétrer dans les canaux de distribution, ainsi que l'augmentation des revenus des artisans et ce, en incitant les consommateurs, Marocains et étrangers, à acheter leurs produits. Le ministre a, en outre, annoncé que la vision 2015 permettra de créer 115 000 emplois dans les dix prochaines années. Le budget global nécessaire à la réalisation de la stratégie de développement du secteur de l'artisanat est estimé à 2,8 milliards de dirhams dont 27% seront réservés à la formation. La promotion aura 57% de ce budget, les études et appui 11% et les infrastructures 5%. L'Etat s'engage à mobiliser un budget d'un milliard de dirhams lors des quatre premières années et plusieurs institutions publiques y prendront part comme source de financement, dont notamment le département de l'Artisanat et de l'Economie sociale, la Maison de l'artisan, les Chambres de l'artisanat et l'Agence nationale pour la promotion des PME. Pour mettre en œuvre ces objectifs, une stratégie a été élaborée et deux de ses axes font appel aux entreprises d'artisanat. Des actions transversales sont proposées pour résoudre certaines problématiques liées à la production et à la préservation de l'image de marque du secteur artisanal marocain.