Après un report d'une semaine, suite aux attentats qu'a connus Casablanca mardi 10 avril (la veille de la date fixée), la visite des projets destinés à la lutte contre l'habitat insalubre dans la wilaya a eu lieu hier. Mercredi 18 avril. Devant le siège de ce grand bâtiment, qui abrite la wilaya du Grand Casablanca, un autocar rouge doit, dans quelques minutes, transporter une cinquantaine de journalistes accompagnés de responsables de la ville et de représentants de l'ERAC et de l'urbanisme, entre autres, dès que les passagers seront au complet. A la wilaya, organisatrice de cette première visite de chantiers, on s'assure que tout est prêt : logistique et documents. Question de mener à bien ce travail de terrain auquel devrait succéder une série d'autres visites de chantiers sociaux et touristiques. Au programme de cette première étape : six escales, dont l'objectif est de prendre connaissance de l'état d'avancement des projets de résorption des bidonvilles dans toute la région. Une tâche confiée aux gouverneurs et secrétaires généraux des préfectures des arrondissements et provinces concernés. Proximité oblige, les escales au programme se suivent géographiquement et la première est, donc, à Aïn Sbaâ-Hay Mohammadi. Ici, l'opération «Lakrimat» doit permettre le relogement de 444 ménages dans des appartements de 55m2 (2 chambres et un salon). Le coup d'envoi de ce projet avait été donné au mois de juillet 2006 et sa réalisation fixée pour un délai de 18 mois. Sur les 1.500 logements, dont 444 (30%) destinés au relogement (but du projet), 118 sont déjà achevés. Le prix moyen de la cession pour les bénéficiaires est estimé à 75.000DH par appartement. L'opération, née d'un partenariat public et privé (société LABEN), est dotée d'une subvention de l'Etat d'un montant de 40.000DH/ménage. De Aïn Sbaâ, c'est à Ben M'Sick que la visite des projets de résorption des bidonvilles de Casablanca se poursuit : opération «Relogement Ben M'Sick-dernière tranche». Ce projet, achevé depuis plus d'un an (mars 2006), a permis le relogement de 2.027 ménages dans des appartements de même superficie que le premier. La réalisation du projet a nécessité une enveloppe budgétaire de 397MDH. L'Etat l'a subventionné à hauteur de 73.000DH/ménage. Chacune des familles bénéficiaires a payé une somme de 80.000DH. La traque de l'habitat insalubre se fraie son chemin et arrive, à présent, à Sidi Bernoussi où les deux tranches de l'opération «Salam» sont au programme de la visite. «Salam 1» concerne le relogement des habitants du douar Sekouila. Le lancement du projet remonte au mois de juin 2005. Il est prévu qu'en juin prochain soit achevée la première phase destinée à 1.840 ménages, mais les travaux de l'ensemble de ce projet n'arriveront à terme qu'au mois de juin 2008. Le relogement de douar Sekouila est l'un des plus importants au niveau de toute la wilaya. Il concerne une population de 6.372 ménages qui auront droit à des appartements d'une plus grande superficie : 84m2. La subvention de l'Etat se chiffre à 25.000DH/ménage, alors que la contribution des bénéficiaires a été fixée à 35.000DH (par ménage). Toujours à Sidi Bernoussi, «Salam 2» porte sur le relogement des habitants du douar Thomas. Le chantier, dont le coût global est estimé à 366MDH, a démarré en janvier dernier. Sa première tranche sera prête dans quelques mois (août 2007). Au total, ce sont 3.200 ménages qui en bénéficieront. La contribution de l'Etat ainsi que celle des ménages sont exactement similaires à celles de «Salam 1». Les deux derniers projets se situent à Nouaceur. «Ennakhil», qui relève de la commune, a nécessité 30 mois de travail depuis son lancement en juillet 2004. Ce projet, d'un montant total de 109MDH, bénéficie à 910 ménages. Pour cette opération, l'Etat a fourni une subvention de 43.500DH/appartement. L'ONDA, ainsi qu'un promoteur privé ont contribué à hauteur de 21.000DH/ ménage. Le prix moyen de cession aux bénéficiaires a été, lui, fixé à 55.000DH/appartement. La visite qui prenait, pour chaque escale, une quarantaine de minutes, a pris un peu plus de temps à Nouaceur. C'est dans cette province où le groupe des visiteurs a pris son déjeuner avant de continuer son voyage. Dernière escale : commune Dar Bouazza où l'opération «Madinat Errahma» a été lancée en janvier 2007. Pour le moment, les travaux de construction sont en cours pour qu'une première tranche soit achevée au mois d'août prochain. Ce projet concerne pas moins de 6.500 ménages et porte sur la construction de lots bi-familiaux de 70m2. Son coût global atteint 300MDH. La subvention de l'Etat est de 25.000DH/ménage. Une première tranche sera livrée en août prochain au bénéfice de 3.000 des ménages concernés. L'état d'avancement des projets suscite de la satisfaction, mais surtout beaucoup d'effort pour arriver à ce but: plus de bidonvilles à Casablanca ! 98.000 ménages dans les bidonvilles Ils sont 98.000 ménages (12% des ménages de Casablanca) à vivre dans des bidonvilles dans la région. Un nombre qui représente la plus forte concentration de l'habitat insalubre au Maroc, soit 38% de l'ensemble des bidonvilles du Royaume. Les opérations de résorption, qui ont démarré à fin 2006, concernent 30.440 ménages (soit 31%). Près de 9.000 sont achevés, alors que le total de ces opérations ne sera prêt qu'en 2012. Le coût global des différents projets est estimé à 7 milliards de dirhams. 2,8 milliards (de ce coût) proviennent de la subvention de l'Etat à travers le Fonds de solidarité pour l'habitat.