Après Genève où elle avait été reçue le 22 mars dernier au siège du Conseil des droits de l'Homme, Mme Malika Kriti, une sahraouie marocaine de 35 ans, a livré récemment devant les responsables d'organisations danoises des droits de l'Homme, un témoignage émouvant sur l'enlèvement de son père en 1975 par les séparatistes du Polisario et dont elle n'a aucune nouvelle depuis. Mme Kriti, qui a été reçue à la représentation d'Amnesty International à Copenhague, au département des droits de l'Homme et à l'Institut danois des droits de l'Homme, a raconté, les larmes aux yeux, devant les responsables de ces organismes que son père, Souilem Ould El Haj El Bachir, dont elle ignore s'il était encore en vie ou mort, avait été enlevé pour avoir exprimé son indéfectible attachement à l'intégrité territoriale du Maroc et marqué son opposition à tout marchandage sur la question première du Royaume. Après avoir rappelé que son père avait adhéré au premier mouvement de lutte contre l'occupation espagnole des provinces du Sud du Maroc, Mme Kriti a fait savoir qu'il avait continué son combat contre les thèses des séparatistes du Polisario, visant à créer un Etat fantomatique au Sahara marocain. Mme Kriti a lancé à cette occasion un appel à la communauté internationale et aux ONG pour mettre à nu les violations des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf en territoire algérien, et sensibiliser l'opinion publique internationale sur les véritables desseins des dirigeants du Polisario. Elle a émis l'espoir de voir son appel trouver une oreille attentive auprès de la communauté internationale pour faire toute la lumière sur la disparition de son père et les disparitions de centaines d'autres Marocains, dont le seul tort est de défendre leur marocanité. Mme Kriti a fait état à cet égard des souffrances endurées par les familles des disparus et de leur quotidien insoutenable. "Je ne peux pas vous décrire les souffrances qu'endurent les enfants, devenus aujourd'hui des hommes et des femmes, et qui s'interrogent toujours sur le sort de leurs proches", a-t-elle dit, rappelant qu'elle avait adressé des lettres à plusieurs ONG nationales et internationales au sujet de la disparition de son père, sans avoir des réponses à ses sollicitations. Elle a exhorté en conclusion ses interlocuteurs et à travers eux, toutes les personnes éprises de paix et de justice, à l'aider, elle, ses soeurs et ses frères à élucider les cas des disparitions et à dénoncer les pratiques d'assassinats, de tortures, de disparitions, de procès extrajudiciaires et de détournement de l'aide humanitaire destinée aux séquestrés des camps de Tindouf. Le directeur de l'Institut national danois des droits de l'Homme, M.Christopher Ulrik Badse, a assuré Mme Kriti de la pleine disposition de son organisme à entreprendre toutes les démarches nécessaires pour éclairer l'opinion publique internationale sur la réalité de la situation dans les camps de Tindouf. Il a également adressé une lettre au représentant danois auprès des Nations Unies, M. Morten Kjaeum pour l'informer du contenu de la rencontre de Mme Malika Kriti avec les responsables D'Amnesty International, du département des droits de l'Homme et de l'institut national des droits de l'Homme.