Meknès. La ville d'Ifrane abrite depuis lundi 26 mars un atelier international sur «Le rôle des femmes dans la gestion de l'eau». Il a pour objectif d'aboutir à un plan d'action concret en matière de gestion de l'eau. La ville d'Ifrane abrite, du 26 au 28 mars, un atelier international sur le thème «Le rôle des femmes dans la gestion de l'eau». Initié par la Chair Unesco «Eau, femmes et pouvoirs de décision » installée à l'Université Al Akhawayn en collaboration avec InWEnt-Capacity Building International et l'Office national de l'eau potable (ONEP), cet événement se propose «de mettre l'accent sur une participation plus efficace des femmes dans les efforts de développement en matière de l'eau». Il se propose, en outre, de traduire les paradigmes en des actions concrètes et des mécanismes précis pour s'assurer que les capacités des femmes soient renforcées, leurs voix entendues à tous les niveaux et surtout que leur qualification professionnelle soit reconnue et bien utilisée par les institutions de l'eau. Cet atelier, selon les organisateurs, a pour objectif également de comprendre la situation dans chacun des pays participant au sujet du rôle des femmes dans la gestion de l'eau, mettre en exergue les opportunités tout en identifiant les limitations qui peuvent être surmontées par le renforcement des capacités et le transfert des technologies et de meilleures pratiques et définir comment les femmes peuvent contribuer à la gestion efficace de l'eau. Dans son intervention à l'ouverture de cet atelier, Rachid Belmokhtar, président de l'Université Al Akhawayn et président de l'Observatoire de l'Initiative nationale pour le développement humain (l'INDH), a précisé que cet atelier international sera une occasion pour discuter de nombreux problèmes liés à l'eau, tel que le problème de la pénurie de l'eau, de sa gestion, de sa préservation et la manière avec laquelle il faut préparer les futures générations pour une meilleure relation avec l'eau. Il a souligné que l'université joue un rôle important au niveau du développement local et plus spécifiquement dans le domaine de l'eau à travers l'adoption d'une approche qui va de la recherche dans les laboratoires jusqu'à l'action participative avec les gens de la région, notamment la femme qui est concernée en premier lieu par cette matière. De son côté, Rachid Balafrej, conseiller au ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement, a expliqué dans son allocution que l'eau «c'est un problème social, économique et tout le monde doit donner son avis par rapport à cette question, en particulier la femme en milieu rural». «La femme rurale, a-t-il ajouté, est responsable de la gestion de cette matière depuis le transport jusqu'à son utilisation et elle est la plus affectée par les problèmes liés à cette matière dont notamment la pénurie et la contamination». Dans une déclaration à ALM, Asma El Kasmi, de la Chair Unesco, a confié que «le résultat de cet atelier devrait aboutir à un plan d'action concret en matière de renforcement des capacités des femmes dans la gestion de l'eau potable au niveau du Maroc et de la région». «Notre stratégie, a-t-elle poursuivi, se base essentiellement sur le renforcement des capacités de la femme professionnelle par la recherche universitaire, la formation et la sensibilisation de la femme dans le monde rural, d'où l'importance d'une approche intégrée». Pour elle, l'eau « peut servir d'outil et de vecteur pour la création d'activités génératrices de revenus pour les femmes». Les participants à ces assises vont débattre de plusieurs thèmes, entre autres, «Le rôle des femmes dans la gestion de l'eau : moyens et non fins», «Situation dans la région MENA : les activités actuelles de renforcement des capacités : leçons tirées, limitations et opportunités», «Programme et mécanismes pour renforcer les capacités des femmes dans les secteurs de l'eau dans les organisations internationales». Outre le Maroc, cet atelier connaît la participation d'experts et professionnels provenant de plusieurs pays : Algérie, Égypte, Jordanie, Liban, Mauritanie, Tunisie et Yemen. Des organisations internationales (Unesco, FAO et Banque mondiale notamment) prennent part également à cette manifestation. Trois jours durant, les participants échangeront leurs expériences et joindront leurs efforts pour la mise en place de stratégies qui visent à renforcer les capacités des femmes dans le domaine de la gestion de l'eau, tout en tenant compte des défis spécifiques liés au monde arabe.