Le cinéma égyptien vient de s'enrichir d'un nouveau mouvement. Le cinéma indépendant se développe. Deux courts-métrages de ce genre ont été projetés, dimanche 25 mars, à l'institut français de Tétouan. Le cinéma égyptien a toujours été un grand ami du Festival international méditerranéen de Tétouan. Depuis son lancement en 1985, l'association initiatrice de l'événement, les amis du cinéma, invitait des stars égyptiennes du grand écran. Nour Cherif, Yousra, Boussy, Nabila Oubaid et d'autres noms ont marqué leur passage à ce festival. La treizième édition qui se poursuit jusqu'au 30 mars ne fait pas l'exception à la règle. A travers l'hommage à Abdelhalim Hafed et la présence de l'acteur Farouk Fichaoui et son fils Ahmed Fichaoui, l'Egypte est encore une fois présente en force lors de cette messe du cinéma. L'institut français de Tétouan a abrité, dimanche 25 mars, une projection de deux courts-métrages égyptiens du cinéma indépendant. Le premier : «Doukhoul El Hamam Mich Zai Khouroujou» de Yafa Goweily et le second : « Central » de Mhamed Hammad. Les deux réalisateurs, âgés respectivement de 23 et 28 ans, font partie de la jeune génération. Ils appartiennent à un courant appelé cinéma indépendant. Il s'agit de films tourné en caméra digital et avec des petits budgets. Ces œuvres se situent entre la technique du documentaire et de la fiction. Le court-métrage de la réalisatrice Yafa Goweily, de mère palestinienne et de père égyptien, met en scène des jeunes femmes qui font leur entrée dans les toilettes publiques. L'une parle au téléphone, l'autre discute avec son amie des problèmes qu'elle rencontre avec son compagnon. Elles se dévoilent toutes devant deux témoins : une femme qui se trouvait dans les lieux avant eux et qui ne parle pas. Elle ne fait que voir et écouter. « Central » de Mhamed Hamad joue également sur l'idée du dévoilement. La protagoniste principale, une femme voilée qui travaille dans une téléboutique. Elle passe sa journée à espionner les clients de ce lieu. Elle écoute toutes les conversations. Ces deux courts-métrages hors compétition viennent rompre avec les films commerciaux. Pour réaliser ce genre de films, les réalisateurs qui appartiennent à ce mouvement récent du cinéma en Egypte rencontrent des obstacles sur leur chemin. «Nous trouvons des difficultés à trouver du financement pour nos films qui prônent un style particulier», a déclare à ALM Yafa Goweily.