Agadir. «Architecture moderne d'hier et d'aujourd'hui» a été au centre, vendredi 23 mars, d'une rencontre qui a permis aux participants d'examiner des questions relatives à l'impact de l'urbanisme sur le comportement de la population. Cette rencontre, organisée à l'initiative du groupe Archimédia avec la participation d'architectes, d'élus et de professionnels concernés par l'aménagement du territoire, a également permis aux participants de débattre du rôle de l'aménagement esthétique dans la planification urbaine des nouvelles villes. Dans son intervention à l'ouverture de cette rencontre, le président de la commune urbaine d'Agadir, Tarek Kabbage, a évoqué certains aspects architecturaux qui caractérisent la ville de l'après séisme de 1960. Il a mis l'accent sur l'initiative de la commune qui a alloué l'année dernière une enveloppe budgétaire consistante pour la réalisation d'importants projets structurants. M. Kabbage n'a pas manqué de préciser que la commune œuvre pour permettre à Agadir de s'ériger en ville touristique répondant aux normes architecturales modernes et mettre fin à la rupture qui existe entre le secteur balnéaire et le reste de la ville. Il a également déploré certaines pratiques qui affectent l'harmonie architecturale de la ville. «La ville est en train de vivre un vrai problème sur le plan architectural car il n'y a pas de réflexion profonde qui prend en compte la beauté de la ville et son identité culturelle», a martelé M. Kabbage qui a fait part de sa tristesse de voir Agadir perdre «l'un de ses monuments historiques qui a résisté au séisme : le cinéma Salam». Pour sa part, le président du conseil régional des architectes (région sud), Brahim Ouazi, a insisté sur les spécificités urbaines de la capitale du sud. Il a loué le grand talent et le professionnalisme des architectes qui ont conçu et mis en exécution le plan urbanistique et architectural d'Agadir. Dans le même ordre d'idées, il évoqué le potentiel et les compétences des architectes marocains qui se sont, selon lui, illustrés aux niveaux aussi bien national qu'international. Le vice-président de la Fédération nationale du tourisme (FNT), Azzearabe Kettani, a , de son côté, appelé à l'implication de tous les opérateurs du secteur touristique pour construire une ville moderne avec son cachet authentique. Pour lui, architectes et designers doivent «respecter les normes internationales», tout en donnant «un cachet national et régional au produit proposé au client qui doit bénéficier d'une prestation moderne dans un cadre de mille et une nuits» Quant à M. Zagury, doyen des architectes du Maroc, il souligné que la ville d'Agadir «se trouve actuellement devant un grand problème qui est celui des vides non comblés après le séisme de 1960». Cet architecte qui a vu naître la ville d'Agadir après le séisme, a expliqué que «ces erreurs sont difficiles à rattraper et mettent la ville devant l'urgente nécessité de réaliser un plan d'urbanisme qui préserve l'âme de cette ville».