Swisscom veut racheter l'italien Fastweb pour 3,7 milliards d'euros. Une opération qui marque le retour de Swisscom à sa politique d'acquisition à l'étranger après plus d'un an d'interruption. Swisscom relance sa politique d'acquisition à l'étranger en lançant une offre publique d'achat amicale en espèces sur l'italien Fastweb. L'opérateur helvétique propose 47 euros par action, ce qui valorise le groupe italien à 3,7 milliards d'euros, et l'opération inclut un éventuel refinancement de la dette existante de Fastweb d'un montant de 1,1 milliard d'euros. Des sources proches du dossier avaient laissé filtrer la nouvelle dimanche, en précisant que l'opération était imminente. Elle marque en tout cas le retour de Swisscom à une politique d'acquisition à l'étranger après plus d'un an d'interruption, puisque le directeur général de l'époque, Jens Alder, avait démissionné au début 2006 suite au veto du Conseil fédéral la fin novembre 2005 à l'acquisition de l'irlandais Eircom. L'entreprise italienne, deuxième opérateur de téléphonie fixe en Italie et leader dans le domaine des services basés sur la technologie IP à base de fibre optique, fournit des prestations à plus d'un million de clients. Fondée en 1999 et cotée depuis 2000, elle a généré sur le dernier exercice clos un chiffre d'affaires de 1,26 milliard d'euros et un Ebitda de 424,6 millions d'euros. Son premier résultat positif est attendu pour l'exercice en cours. Pour sa direction, l'offre de Swisscom représente une bonne opportunité de développement et l'opérateur italien espère surtout que son futur partenaire lance son offre au plus vite, ce à quoi Swisscom se dit prêt pour le 22 mars. Certaines voix s'élèvent déjà contre le prix consenti. «3,7 milliards d'euros pour une activité où les marges sont plutôt faibles et qui dégage un chiffre d'affaires pareil, c'est plutôt osé», déplore un courtier à Zurich. En revanche, Thomas Germann, analyste à la BCZ, se prononce positivement, surtout en raison du savoir-faire de Fastweb. «Il y a toujours le risque de voir une contre-offre surgir et Swisscom pourrait bien être alors dans l'incapacité de répliquer», prévient-il dans une courte étude. Vodafone s'est de son côté déjà désisté mais le président du conseil d'administration de Fastweb, Silvio Scaglia, laisse planer le doute puisque s'il envisage de céder sa participation de 18,75% à l'opérateur helvétique «pour autant qu'aucune contre-offre ne survienne». Swisscom compte financer l'opération en partie par endettement mais aussi par la vente d'un maximum de 4,9 millions d'actions rachetées en 2006. L'acquisition marquera la fin des rachats de titres, à l'exception d'une opération spéciale de 500 millions de francs prévue en 2008. La politique de dividende sera maintenue, à raison de la moitié du bénéfice net. L'acquisition permettra à l'opérateur helvétique d'accroître sensiblement son cash-flow, assure-t-il, et pourrait augmenter d'environ un cinquième le chiffre d'affaires ainsi que l'Ebitda. Elle assurera surtout la poursuite d'une croissance que l'opérateur peine à enregistrer sur son marché national. Standard & Poor's Ratings Services s'est, de son côté, appuyé sur ce rapprochement pour attribuer au groupe suisse une première notation à long terme "A-" avec perspective stable.