SM le Roi Mohammed VI, accompagné de SAR le Prince Moulay Rachid, a reçu, hier mardi à Rabat, le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, à l'issue d'une visite de travail fructueuse au Maroc. Rarement les liens entre Rabat et Madrid n'auront été aussi fructueux. Les fruits de la visite effectuée, les 5 et 6 mars à Rabat, par le chef du gouvernement espagnol, Jose Luis Zapatero, venu en compagnie d'une forte délégation ministérielle, ont été aussi nombreux puisqu'ils concernent des secteurs diversifiés et très importants. Lors de cette visite, les deux parties ont signé plusieurs accords de coopération portant notamment sur l'énergie, la justice, l'emploi, l'éducation et, last but not least, sur le domaine de la lutte contre l'immigration illégale, à l'origine d'un différend aujourd'hui surmonté. La coopération sur ce point s'est révélée «exemplaire», s'est félicité M. Zapatero hier à Rabat, lors de la séance d'ouverture de la réunion de la Haute commission mixte. Le chef du gouvernement espagnol en a voulu pour preuve la baisse de 60% des tentatives d'émigration clandestine vers l'Espagne en provenance du Maroc. Cette déclaration est intervenue à la veille d'une rencontre qui a réuni le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa et son homologue Alfredo Pérez Rubalcaba, au cours de laquelle ils ont dressé le bilan réalisé par leurs départements respectifs en matière de lutte contre le fléau de l'émigration illégale, mais aussi et surtout contre le terrorisme. La partie marocaine n'a pas manqué d'attirer l'attention sur le risque que représente l'entité factice du Polisario, facteur de déstabilisation pour la région tout entière, en réaffirmant sa détermination à conjurer ce risque à travers le statut d'autonomie élargie qui permettra aux habitants du Sahara de gérer leurs propres affaires, dans le cadre de la souveraineté, de l'unité et de l'intégrité territoriale du Maroc. L'implantation de l'Organisation Al Qaïda au Maghreb islamique dans la région du Sahel vient nourrir les inquiétudes par rapport à la sécurité de la région. M.M. Benmoussa et Rubalcaba ont affirmé à ce sujet leur disposition à renforcer la coopération en matière d'échange de renseignements et d'expertise. Même disposition exprimée sur le plan judiciaire. Les deux pays ont conclu une convention-cadre de coopération entre l'Institut supérieur de la magistrature et le Centre des études juridiques espagnol. Cette embellie intervient dans une conjoncture économique très favorable. Sur le créneau des échanges commerciaux avec l'Espagne, la tendance est plutôt à la hausse. Rien que pour l'année 2006, ces échanges «ont représenté près de 15% des échanges extérieurs du Maroc et près du quart des échanges (24%) avec l'Union européenne. En capitalisant sur ces résultats très encourageants réalisés courant 2006, les deux parties ont convenu d'un commun accord de renforcer leur coopération, notamment en matière de création d'emplois. Ainsi, un mémorandum d'entente de coopération entre le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle et le ministère espagnol du Travail et des Affaires sociales a été signé, en vertu duquel l'Espagne s'engage à «soutenir les efforts du Maroc dans ce secteur, en partenariat avec l'Agence nationale pour la promotion de l'emploi et des compétences (Anapec)». Au-delà de l'emploi, la partie espagnole s'engage à financer partiellement à la fois un parc éolien à Tanger et un projet de centrale thermo-solaire à Aïn Béni Mathar. Sur le volet de l'éducation et de la formation, les deux parties ont décidé d'activer les comités d'experts pour la mise en œuvre des projets communs, notamment celui de la création de l'Université des deux Rois. Un acte très symbolique de l'entente de deux Royaumes unis par une communauté d'histoire et de destin.