Bouchaïb Mokadem, père des cinq enfants égorgés par leur mère, ne tarit pas d'éloges au sujet de sa femme Geneviève Lhermitte. A en croire M. Mokadem, la famille menait une vie en rose. Le quintuple infanticide qui s'est produit mercredi 28 février dans une famille marocaine à Nivelles a laissé en émoi toute la population belge ainsi que la communauté marocaine établie dans ce pays. Encore sous le choc, Bouchaib Mokadem, le père des cinq enfants égorgés par leur mère Geneviève Lhermitte, n'en revient pas. «Je ne sais pas ce qui s'est passé ni quelles sont les raisons qui ont poussé ma femme à commettre un tel crime. C'est la fatalité», confie-t-il, dans une déclaration à ALM, la gorge serrée par l'émotion. Le jour du drame, M.Mokadem revenait du Maroc où il est parti fin janvier accompagner sa mère qui avait passé les fêtes avec ses petits enfants. S'agit-il d'un acte de détresse ? Selon M. Mokadem, leur couple ne traversait aucune crise conjugale. A en croire le père, la famille Mokadem menait une vie normale. «Nous n'avons aucun problème conjugal. Ma femme se dévouait pour nos enfants», a tenu à souligner M. Mokadem qui ne tarit pas d'éloges au sujet de son épouse. «Elle était adorable avec enfants. Elle les aime profondément. Elle consacrait tout son temps à eux. Elle est une bonne mère…Je ne lui reproche rien du tout. Il est vrai que j'ignore les raisons de son geste…mais….», poursuit-il, avant de lancer un cri du cœur : «je viens de perdre mes cinq enfants et ma femme». Résidant en Belgique depuis près de 27 ans, Bouchaïb Mokadem travaille dans le secteur médical. Sa femme, Geneviève Lhermitte, était enseignante dans une école d'enseignement secondaire. Selon M. Mokadem, elle a décidé de quitter son travail pour pouvoir s'occuper de ses enfants notamment après l'incident dramatique qui s'est produit dans cet établissement scolaire dans les années 90. «Ma femme a assisté à un meurtre. Un étudiant a poignardé son camarade d'école avec un couteau. Elle était traumatisée et suivait un traitement chez un psychologue», affirme M. Mokadem. Si l'enquête n'a pas encore élucidé les raisons de cet acte criminel, elle a néanmoins permis d'établir la chronologie des faits tels qu'ils se sont déroulés. Vers 13h 00. Geneviève Lhermitte poste une lettre rédigée à l'intention d'une amie qui habite près de chez elle, dans laquelle elle évoque "son désarroi". Sur le chemin du retour, elle a acheté un coutelas, dont la lame mesurait plus de 20 cm. Revenue à son domicile, elle a appelé, un par un, ses enfants qui regardaient la télévision pour les égorger en commençant par le benjamin Mehdi. Par la suite, la mère a tenté de mettre fin à ses jours. Elle compose enfin le numéro de police de secours et griffonne un petit mot sur la porte d'entrée : «appeler la police». Les dépouilles des cinq enfants seront rapatriées aujourd'hui au Maroc. C'est la Fondation HassanII pour les MRE qui prend en charge toute l'opération de rapatriement. L'enterrement des corps aura lieu mercredi 7 mars à Agadir. Un dernier hommage leur a été rendu lundi 5 mars 2007. Une cérémonie religieuse a été organisée dans la grande mosquée de Bruxelles.