Le procès qui oppose Abdeladim Chennaoui au conseil de la ville de Casablanca s'ouvre ce mercredi 28 février. L'homme de théâtre réclame des indemnités pour les quatre années qu'il estime avoir passées à la tête du théâtre Mohammed VI. Abdeladim Chennaoui refait parler de lui. Cet homme de théâtre vient de porter plainte contre le conseil de la ville de Casablanca. Le procès s'ouvre aujourd'hui 28 février à Casablanca. Le plaignant réclame la légalisation du protocole d'accord qu'il avait signé avec la commune urbaine des Roches Noires. Ce contrat daté du 11 septembre 2003 et dont ALM a obtenu copie, stipule que M. Chennaoui est chargé de la direction du théâtre Mohammed VI, appelé alors le complexe culturel des Roches noires. L'article 13 de ce contrat mentionne néanmoins que cet accord ne peut rester en vigueur qu'après légalisation de la signature par l'autorité de tutelle. Cette autorité de tutelle est aujourd'hui le ministère de l'Intérieur. «Le maire de la ville a refusé de signer ce contrat. Après avoir travaillé pendant quatre ans dans ce théâtre, je réclame mes indemnités», déclare M. Chennaoui. Cette revendication intervient au moment où un autre directeur a été nommé au poste de directeur de ce théâtre inauguré en septembre 2006. Depuis lors, Abdeladim Chennaoui déclare vouloir bénéficier d'«un minimum de reconnaissance». «Je ne veux pas que ces quatre ans de ma vie soient ignorés, j'aimerais être indemnisé pour mes années de travail». Selon cet artiste casablancais, il ne percevait aucun salaire. Dans le contrat signé en 2003 par le président de la commune urbaine des Roches Noires Abdelouahab Chiker, son salaire consistait en 20% des recettes. Le PV d'une réunion du conseil de la ville, en date de janvier 2005, mentionne quant à lui le refus du conseil de recourir à cette option. Il était plutôt question d'un salaire mensuel de 6000 DH en prenant l'exemple du théâtre Mohammed V de Rabat . C'est ce qui a été signalé par Abdelouahab Chiker durant ladite réunion. Du côté du conseil de la ville, on dit respecter la décision de Abdeladim Chennaoui. «Il a droit de porter plainte s'il a quelque chose à nous reprocher», indique une source du conseil de la ville. Mais cette instance qui gère la majorité des centres culturels de la ville ne comprend pas la réaction du plaignant. «M. Chennaoui n'est pas venu en discuter avec la ville, mais s'il estime être lésé rien ne l'empêche de porter plainte», souligne Ouafaa Skalli, chef de division de la culture et de l'animation au conseil de la ville. Selon cette dernière, le contrat qui a été signé par Abdeladim Chennaoui n'implique pas le président du conseil, puisqu'il n'a pas été approuvé par le ministère de tutelle, à savoir le ministère de l'Intérieur. «Ce contrat n'a aucune valeur juridique». Abdeladim Chennaoui a attendu pendant plus de trois ans l'approbation de son contrat pour que sa situation soit régularisée. «Logiquement, il ne pouvait pas être directeur d'un théâtre qui était inachevé et qui n'avait pas encore été inauguré», ajoute la même source. Après l'inauguration du théâtre, M. Chennaoui gardait espoir. Il s'attendait à ce qu'il soit maintenu au poste de directeur, mais il en est autrement. Hicham Abkari a été nommé à sa place par le maire de la métropole Mohamed Sajid. En réaction, Abdeladim Chennaoui a décidé de porter plainte. C'est donc à la Justice de trancher dans cette affaire.