Au lendemain de l'agression israélienne contre la mosquée Al-Aqsa, une rencontre cruciale entre Hamas et Fatah pour trouver une issue à l'impasse politique s'est ouverte à La Mecque. Les travaux initiés par Israël sur l'Esplanade des mosquées à Jérusalem ont provoqué, mardi, la colère et l'indignation du monde arabe. SM le Roi Mohammed VI, en sa qualité de président du Comité Al Qods, a été le premier à le condamner, selon le Souverain, ils visent à dénaturer le cachet et les symboles islamiques et civilisationnels. Dans un communiqué de la présidence du Comité Al Qods, publié mardi 6 janvier 2007, SM le Roi a appelé le gouvernement israélien à ordonner «la cessation immédiate de ces travaux en vue d'aider à atténuer la forte tension que connaissent les territoires palestiniens». La Jordanie et l'Egypte ont, eux aussi, sommé Israël de cesser les travaux car ils menaceraient les fondations de la mosquée Al-Aqsa et du Dôme du Rocher, troisième Lieu Saint de l'Islam. Le Waqf, l'office des biens religieux musulmans, affirme que deux salles souterraines rattachées aux mosquées sont situées sous le monticule, dont l'aplanissement menacerait les fondations de l'Esplanade, haut lieu de tension dans la vieille ville de Jérusalem. Cette nouvelle provocation de l'occupant israélien est survenue à la veille de la réunion cruciale entre les fractions palestiniennes. Une réunion qui s'est ouverte hier, mercredi 7 février 2007, à La Mecque. «Nous ne sortirons de ce Lieu Saint qu'après avoir conclu un accord pour mettre fin aux affrontements sanglants entre les deux organisations dans la bande de Gaza et favoriser la formation d'un gouvernement d'union nationale», a déclaré Mahmoud Abbas, au début de cet ultime round de négociations. Le chef du mouvement islamiste Hamas, Khaled Mechaal, a lui aussi affiché la même détermination : «nous sommes venus pour nous entendre et nous ne quitterons pas ce lieu sans accord». Le Roi Abdallah d'Arabie Saoudite, qui a pris l'initiative de la rencontre de La Mecque en espérant que les Lieux Saints leur insufflent un esprit de conciliation, a imploré les leaders palestiniens «d'écouter la voix de la raison». Des entretiens préliminaires entre les deux délégations ont eu lieu dès mardi, ils sont été jugés d'ores et déjà positifs. Le Roi Abdallah a invité les deux parties à ne pas dilapider par une guerre civile les acquis de décennies de lutte contre l'occupation israélienne. Le refus du Hamas de renoncer de reconnaître le droit d'Israël à l'existence, ainsi que les accords passés entre l'OLP et l'Etat hébreu, comme l'exige le Quartette (Etats-Unis, ONU, Russie et UE), a entraîné la suspension de toutes les aides financières occidentales directes à l'Autorité palestinienne, mettant celle-ci au bord de l'asphyxie. «Il incombe à la communauté internationale de respecter notre (prochain) accord, de reconnaître notre réalité palestinienne et de traiter sérieusement avec cette réalité», a lancé M. Mechaal, appelant les participants à mener leur dialogue sur « la base de l'entente, de la fraternité et de l'amitié ». Pour sa part, le Premier ministre palestinien Ismaël Haniyeh a appelé à «un accord sur un code d'honneur qui bannisse les affrontements (inter palestiniens) et renforce l'unité nationale». La paix en Palestine passera-t-elle par La Mecque ?