La Société royale marocaine a tenu son 25e congrès du 1er au 3 février à Casablanca. Les médecins appellent au dépistage de masse contre les cancers de la femme et à l'implication des autorités publiques. Lentement, mais sûrement. Pour la Société royale marocaine de gynécologie (SRMG) obstétrique, le Maroc, à travers ses services publics et ses associations, marque un point positif en matière de lutte contre les cancers et d'amélioration de la santé maternelle. Lors de son 25e congrès, organisé du 1er au 3 février à Casablanca, la SRMG a mis l'accent sur les efforts déployés, actuellement, contre les cancers à commencer par la prévention. «Etant une organisation savante, constituée de médecins, nous avons toujours appelé à la sensibilisation», déclare le Dr Houcine Maaouni, gynécologue, président de la SRMG. Sensibilisation sous toutes ses formes, c'est cet aspect qui a retenu l'intérêt des participants qui se sont concertés sur quatre recommandations essentielles. La première concerne le dépistage de masse du cancer du sein et du col de l'utérus. La SRMG s'inscrit à «l'appel de Rabat» auquel a abouti le symposium international sur la prévention du cancer du col utérin, organisé par l'Association Lalla Salma de lutte contre le cancer les 15 et 16 septembre 2006 à Rabat. Le dépistage doit, ainsi, répondre à la nécessité de ralentir la prévalence importante du cancer du col de l'utérus, deuxième cancer de la femme dans le monde et premier cancer de la femme dans les pays en développement. Les statistiques font apparaître, chaque année, 500 000 nouveaux cas dans le monde et 250 000 décès. Et ce sont les pays en développement qui ont la part du lion : 83%, en raison, entre autres, de diagnostic au stade tardif. La prévention passe également par la vaccination. Un symposium, tenu en marge du congrès, a été entièrement consacré à la question de la vaccination contre le HPV «le papillomavirus humain», une infection sexuellement transmissible qui entraîne le cancer du col utérin. 99% des cancers de ce type sont liés à cette infection génitale, ce qui suppose, pour la SRMG, l'urgence du dépistage. Toutes aussi importantes que les cancers du sein et du col de l'utérus, le 25e congrès de cette société savante s'est penché sur les métastases osseuses (des cellules cancéreuses qui se propagent dans un os à partir d'une tumeur maligne) qui, selon le Dr. Maaouni, compliquent 50% des cancers du sein (le plus souvent chez des femmes entre 45 et 70 ans). Pour la SRMG, l'implication des autorités dans la lutte contre l'ensemble des facteurs favorisant les cancers est une prérogative. «Les autorités devraient apporter leur soutien à la sensibilisation par le biais d'unités mobiles, par exemple», suggère le Dr. Maaouni. Oui, mais la question des moyens, surtout humains, se pose, car pour organiser des campagnes de sensibilisation, il faut être doté d'un personnel bien formé. La SRMG y a pensé en incluant la formation à ses recommandations mettant ainsi, en évidence, la nécessité pour tous d'apporter son soutien à une même cause. «Ce congrès permet de fédérer les efforts d'associations, de médecins, de chercheurs afin que les informations médicales cruciales puissent être partagées et mises à la disposition des professionnels de la santé», tient à souligner le président de la SRMG. Pour mieux travailler en commun accord, il faudra d'abord identifier les besoins et permettre un meilleur accès aux soins médicaux à toute la population. «Les centres d'oncologie, qui s'implantent dans les régions, en ce moment, notamment à Oujda et à Agadir, devront résoudre ce problème», estime le Dr. Maaouni. La lutte contre le cancer n'est plus un défi, c'est une stratégie lancée qui nécessite l'adhésion de tous.