Les mécontents du parti de l'Istiqlal préparent la création d'une nouvelle formation politique. Critique à l'égard d'Abbas El Fassi, celle-ci est composée, pour l'essentiel, d'anciens cadres de l'Istiqlal. Des mécontents du parti de l'Istiqlal préparent la création d'une nouvelle formation politique composée notamment d'anciens cadres du parti d'Abbas El Fassi. Samedi 27 janvier à Rabat, ils étaient une soixantaine à prendre part aux travaux de la première réunion de la commission préparatoire du PUD (Parti de l'unité et de la démocratie, appellation provisoire). Jelloul Gharsli, militant au sein de l'Istiqlal pendant plus de 40 ans et membre de cette commission, détaille, dans des déclarations à ALM, les raisons de la création de cette nouvelle formation politique. Pour lui, il s'agit d'abord de «l'implication d'Abbas El Fassi dans le scandale d'Annajat» et les répercussions de cette affaire sur l'image du parti. «En plus de l'absence de démocratie au sein de l'Istiqlal, du clientélisme et de la marginalisation des cadres, nous avons été ulcérés par le recours, lors des élections du 8 septembre 2006, à des gens qui n'avaient rien à voir avec le parti et ses valeurs», ajoute M. Gharsli. Pour ce dernier, la recherche des «grosses fortunes» pour en faire des candidats a débouché sur les dérapages de ce scrutin qui ont propulsé l'Istiqlal à la tête des formations politiques abritant le plus grand nombre d'élus poursuivis et condamnés par la justice. Jelloul Gharsli, qui occupe d'ailleurs le poste de secrétaire général de l'UGDT (Organisation générale démocratique du travail, autre scission de l'UGTM), affirme que la commission préparatoire du PUD a mis en place, samedi dernier, plusieurs comités dont celui des statuts qui s'attellera à la préparation des textes de base du nouveau parti. Selon des sources au sein du PUD, ces statuts seront prêts dans les trois semaines à venir, délai fixé également pour le dépôt auprès des autorités compétentes. Pour le moment, les leaders du PUD sillonnent les régions du Maroc pour mobiliser, mais surtout, dans un premier temps, recueillir les 300 signatures requises pour la constitution d'un parti selon les dispositions de la nouvelle loi sur les formations politiques. C'est également dans près de trois semaines que sera annoncée la date de la tenue d'un congrès constitutif, selon les dispositions de la même loi. Les responsables de cette nouvelle formation politique fédèrent les mécontents du parti de l'Istiqlal, dont la majorité sont des anciens membres ou membres démissionnaires du conseil national et du comité central du parti d'Abbès El Fassi. Pour les profils, la nouvelle formation politique est composée essentiellement d'avocats et d'enseignants, mais reste ouverte à toutes les potentialités désirant rejoindre ses rangs à condition d'adhérer aux principes fondateurs du PUD. Selon un autre membre de la commission préparatoire, ces principes sont l'Islam, la monarchie constitutionnelle et démocratique et l'égalitarisme. S'agit-il des mêmes principes que le parti de l'Istiqlal défend et brandit depuis longtemps? «Effectivement, réplique Jelloul Gharsli, sauf que nous, nous ne resterons pas au stade des bonnes intentions». Outre les ex-membres du conseil national et du comité central de l'Istiqlal, le PUD a recruté un bon nombre des militants de l'UGTM (Union générale marocaine des travailleurs) qui s'étaient organisés, depuis avril 2006, au sein de l'UGDT, nouvelle centrale syndicale toujours en train d'élargir sa représentation au sein des secteurs professionnels. La commission préparatoire du PUD est présidée par Ahmed Fitri, ancien membre du conseil national du PI, qui faisait également partie de la Ligue des enseignants universitaires istiqlaliens.