Les étudiants des 4ème et 5ème années de médecine dentaire de Rabat maintiennent leur mouvement de protestation. Ils en sont aujourd'hui à leur 31ème jour de grève. Les étudiants en médecine dentaire à Rabat maintiennent leur mouvement de grève, entamé le 25 décembre 2006. Près d'une centaine d'étudiants de la 4ème et 5ème année protestent contre les conditions de stage au Centre de consultation et de traitement dentaire relevant du centre hospitalier universitaire Ibn Sina. «Les conditions dans lesquelles nous travaillons au centre de consultation et de traitement dentaire sont insoutenables. Plusieurs problèmes se posent et se répercutent sur la qualité et l'aboutissement de notre travail. Nous ne sommes pas les seuls concernés. Nos enseignants et encadrants, qui nous soutiennent dans ce mouvement de protestation, souffrent également de cette situation déplorable», s'indigne l'un des grévistes. Selon lui, le centre manque des équipements nécessaires aux travaux pratiques dentaires. «La situation devient plus dramatique lorsque le matériel tombe en panne. La raison en est le manque de maintenance régulière. Par conséquent, les patients rechignent à s'adresser à notre centre à cause de la médiocrité de ses prestations», se plaignent d'autres étudiants. Les patients se font de plus en plus rares. Ce qui complique davantage, selon eux, leur tâche étant entendu que la validation d'un stage en médecine dentaire est subordonnée à la pratique d'un certain nombre d'actes médicaux. «Pour valider notre stage en pathologie spéciale, à titre d'exemple, il faut pratiquer 20 extractions dentaires. Alors que faire ? Nous sommes obligés d'aller chercher nous-mêmes les patients et de payer les frais de leur traitement qui peuvent s'élever à 8000 DH», précise l'un des étudiants de la 4ème année. Ainsi, les grévistes formulent une série de revendications dont la création d'un centre d'accueil des patients et l'amélioration de l'équipement du centre de consultation et de traitement dentaire. «Nous avons également demandé à la direction de la faculté de conclure des conventions avec des sociétés privées pour offrir des prestations à leurs personnels», précisent les étudiants grévistes qui se disent déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à la satisfaction de leurs revendications "légitimes". Pour le doyen de la Faculté de médecine dentaire Bouchaïb Jidal, il ne s'agit là que d'une promotion d'étudiants qui "s'agitent" sans raison valable. M. Jidal déclare : «Nous avons toujours fonctionné de cette manière. Depuis plusieurs années, nous travaillons avec les moyens de bord. Nous ne disposons pas de moyens financiers importants pour répondre à leurs revendications». Concernant les conventions avec les entreprises privées, réclamées par les étudiants pour résoudre le problème de la rareté des patients, le doyen de la Faculté est clair. «Nous ne pouvons pas établir des accords avec des sociétés privées surtout après l'instauration des régimes de couverture médicale de base à savoir l'AMO (Assurance maladie obligatoire) et le RAMED (régime d'assurance maladie pour les économiquement démunis)», conclut-il. Le bras de fer continue toujours.