En attendant le RAMED, les pauvres relatifs, et surtout absolus, devront s'abstenir de tomber malades. Le RAMED va bientôt devenir une réalité. Et surtout permettre au gouvernement de Driss Jettou de boucler la boucle, mettre une touche finale à tout un arsenal de mesures pour une meilleure couverture médicale des Marocains. Toutefois, des zones d'ombre obscurcissent encore l'horizon et notamment en ce qui concerne les personnes qui auront droit aux "petits délices" du RAMED. Si le "pauvre absolu", parole de Mohammed Cheikh Biadillah, n'aura pas à bourse délier, le "pauvre relatif" devra encore attendre avant que l'on soit fixés sur cette contribution symbolique qui lui sera demandée. Idem pour le panier de soins concernés par le RAMED et les différentes options prévues pour en bénéficier. Une chimiothérapie fera-t-elle partie du lot ? Une prothèse ? Dans quelles limites et selon quelles conditions ? Mystère total et boule de gomme. Tout ce qu'on peut affirmer, pour le moment, est que les prétendus indigents n'auraient qu'à se tenir car l'Administration sera intraitable pour ce qui est des fameux certificats, apanage assez souvent de Moqaddems pas très regardants. Des craintes aussi, on pourra en avoir, quand on sait que les collectivités locales seront impliquées dans la concrétisation de ce nouveau chantier. Et pour cause. Ces dernières ont fait foirer, ou vidé de leur substance, bien des projets. Seront-elles à la hauteur du RAMED, des attentes des pauvres, relatifs et absolus ? Du côté des syndicats, on ose déjà quelques critiques. Grosso modo, ils reprochent au gouvernement de ne pas avoir initié et AMO et RAMED en même temps. Si aucun délai n'est encore fixé, le RAMED est toutefois promis pour l'année en cours. Mais il faut dire, en définitive, que le risque avec le RAMED n'est nullement d'ordre financier, mais surtout politique. L'équipe Driss Jettou dispose là d'une bonne occasion de terminer, en beauté, son mandat en cette année électorale. Apporter une sorte de cerise sur le gâteau. On le sait, la volonté politique y est et d'ailleurs le dossier de la couverture médicale semble particulièrement tenir à cœur au Premier ministre. Ce dernier, pour le reste de son mandat, et outre le RAMED, devra expédier le dossier de la réforme des régimes de retraites. Deux dossiers à connotation sociale par excellence et pour lesquels le gouvernement a opté pour la concertation avec tous les partenaires. Le RAMED, c'est aussi l'aboutissement d'une réforme. Un de plus de ces dizaines de chantiers initiés dans un Maroc en mouvement depuis quelques années. Pour le nier, il faut être un nihiliste, version "canal historique". En attendant le RAMED, les pauvres relatifs, et surtout absolus, devront s'abstenir de tomber malades. Et surtout éviter d'attraper une de ces pneumopathies assassines comme en ont fait les frais, ces dernières semaines, des enfants de Anfgou, un mouroir du Moyen-Atlas où des familles, absolument pauvres absolues, ont eu la mauvaise idée d'aller s'installer...