A quatre jours du congrès du parti qui doit apporter son soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, des élus UMP se sont à nouveau attaqués à Dominique de Villepin. La tension entre les députés UMP et Dominique de Villepin a atteint mardi son paroxysme avec une violente attaque des élus contre le Premier ministre. Selon "Le Parisien", le Premier ministre exaspère tellement les députés de la majorité qu'avant-hier, à l'Assemblée nationale, ils en sont presque venus aux mains. «L'UMP tacle le vilain Villepin», écrit le journal socialiste "Libération". Les élus ont, en fait, chahuté le Premier ministre, à qui ils reprochent de refuser de soutenir publiquement la candidature de Nicolas Sarkozy et de multiplier les textes législatifs de dernière minute. Cette guerre interne a interpellé les éditorialistes de la presse française. Dans l'"Est Républicain", Pierre Taribo s'est interrogé sur ce que « le kamikaze de Matignon » veut. La réponse est, peut-être, dans "France-Soir". Dominique de Villepin n'aurait pas entièrement renoncé à toute ambition personnelle, si l'on croit l'un de ses derniers proches, François Goulard, interrogé par le journal. M. Goulard, ministre délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, estime qu'à droite «les jeux ne sont pas encore faits». La position actuelle du Premier ministre au sein de l'UMP n'est que l'aboutissement d'un an de tractations entamés avec la crise du contrat première embauche (CPE) en février 2006. L'année 2006 aurait pu bien débuter pour Dominique de Villepin. Durant ses six premiers mois à Matignon, le Premier ministre était parvenu à amadouer, à force de dialogue et de rencontres, les députés qui avaient vu d'un mauvais oeil sa nomination. Mais la machine s'est enrayée après sa décision de créer le CPE. Les députés UMP n'étaient pas forcément opposés à ce dispositif, introduit par voie d'amendement gouvernemental dans le projet de loi sur l'égalité des chances. Mais, très vite, ils ont nourri des craintes pour leur avenir électoral devant les manifestations d'ampleur des jeunes et l'opposition résolue de la gauche. Nombreux ont été ceux qui se sont alarmés de la fermeté de M. de Villepin, perçue par certains comme de l'entêtement. Le fil du dialogue était rompu. Il ne sera jamais renoué. Au point qu'en mai, en pleine affaire Clearstream, les députés UMP ont marqué leur défiance lors de la motion de censure déposée par la gauche, en boudant ostensiblement l'hémicycle. En juin, nouvelle pomme de discorde avec le projet de privatisation de GDF, préalable nécessaire à la fusion du groupe gazier avec Suez, annoncée par M. de Villepin en février. Il faut deux mois de discussions pour que le gouvernement parvienne à convaincre sa majorité, avant que le texte ne soit adopté par le Parlement à l'automne. Et en octobre, il y aura lieu un nouvel accrochage après un moment d'unité retrouvée lors des universités d'été de l'UMP. Des déclarations peu amères de Dominique de Villepin à l'égard de Nicolas Sarkozy et la confidence à la presse d'un ministre, selon laquelle il « préférait voter Ségolène Royal », déclenchent l'ire des députés. Pour Pierre Taribo, la droite est «incorrigible et stupide, elle se piège elle-même dans des convulsions inutiles qui laisseront des traces». Baisse de la cote de popularité de Chirac et Villepin En janvier, 56% des Français se déclarent mécontents de Jacques Chirac, soit cinq points de plus qu'en décembre, indique le baromètre Ipsos qui parait ce jeudi dans l'hebdomadaire "Le Point". Entre décembre et janvier, la cote de satisfaction de Jacques Chirac passe de 46% à 41% (-5). Celle de Dominique de Villepin connaît une baisse moindre à 39% (-1), tandis que 57% des personnes interrogées se disent mécontentes de lui. Le sondage a été réalisé par téléphone les 5 et 6 janvier auprès d'un échantillon de 952 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas.