La rentrée universitaire n'en finit pas de dérouler son cortège de confrontations exacerbées entre l'administration et les étudiants. A Fès, l'heure semble être revenue au dialogue, mais l'UNEM n'en appelait pas moins à une grève générale. Les étudiants de Dar el Mehraz, la Faculté de droit de Fès, affichent leur satisfaction : leur bras de fer avec l'administration s'est soldé, estiment-ils, par un succès. En fait, ils n'ont pas encore obtenu tout ce qu'ils demandaient mais la pression exercée depuis la rentrée a fini par pousser l'administration au dialogue. En premier lieu, il s'agissait d'obtenir de la Faculté de droit qu'elle reconsidère les cas des 600 étudiants dont l'inscription avait été refusée pour cause de baccalauréat périmé ou qui s'étaient vu signifier leur renvoi après le triplement ou le quadruplement de leur année. D'une grève de deux heures à une grève de quinze jours, successivement décidées par l'assemblée des étudiants, l'administration a donc fini par jeter l'éponge. Résultat : les bacheliers de 2000 jusqu'à 2005 sont admis à s'inscrire à la Faculté de droit. «Cela représente, précise Karim Chouitar, militant de l'UNEM sous la bannière de l'association al Adl Wal Ihsane, près de 80 % des 600 cas en négociation. 15 %, poursuit-il, sont des triplants et des quadruplants auxquels il importe de donner leur chance malgré tout…» A cela s'ajoute le cas des étudiants auxquels il manque encore un module de première année pour prétendre à la validation de leur licence. C'est donc avec le sentiment d'avoir ouvert une brèche dans la position de l'administration que les étudiants de Fès abordent cette nouvelle phase de négociations mais surtout la poursuite de leur combat, tout affirmant leur souhait de pouvoir enfin se consacrer enfin à leurs cours, sans être perturbés par tout ce qui, selon eux, les empêche de se concentrer sur leurs études. Ils réclament encore une modification du système de notation des examens de telle sorte que la compensation des notes se fasse après la session de rattrapage et non avant. Ils insistent également pour qu'un calendrier des examens soit établi de façon à permettre aux étudiants de s'organiser au mieux La rentrée universitaire n'en finit donc pas d'attiser les passions des étudiants, qui sont plus décidés que jamais à imposer leurs vues par le biais de leur représentation syndicale. C'est ainsi que l'UNEM appelait à une journée de grève hier, dans la continuité de deux précédentes grèves de deux heures chacune. Enjeu du bras de fer, deux dossiers de revendications : le recrutement à l'échelle 10 des titulaires d'une licence et la revalorisation des bourses. Pour ce qui est du premier dossier, le problème est réglé, se réjouissent les étudiants inquiets de la valeur administrative de leurs diplômes universitaires. Et qui ont longtemps attendu avant d'être finalement rassurés : «Le recrutement des licenciés, se félicite M. Benmessaoud, secrétaire général de l'UNEM, se fera bien à l'échelle 10, le ministre l'a confirmé !». Quant au second volet des revendications estudiantines, le problème demeure posé. Le montant des bourses restera inchangé cette année, en dépit des protestations des étudiants qui demandent à ce que le système prenne davantage en compte les étudiants qui «ont du mal à trouver chaque jour de quoi prendre le bus pour se rendre à la Faculté…»