Le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, a indiqué que les agressions corporelles représentent moins de 20% des crimes commis et réfuté toute infiltration des courants extrémistes au niveau des services sécuritaires. Le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, rassure l'opinion publique quant à la situation sécuritaire au Maroc qu'il a qualifiée de «stable et non préoccupante». Dans un entretien publié mercredi par le quotidien ""Al-Ahdath Al-Maghribiya"", il a expliqué que 55 pour cent des crimes enregistrés ont trait à des problèmes de famille, de mœurs, de délits économiques et financiers ainsi que d'atteinte à l'ordre public. Moins de 20 pour cent de ces crimes concernent les agressions corporelles qui, du reste, sont plus ressenties par les citoyens, a noté le ministre qui a réfuté toute infiltration des courants extrémistes au niveau des services sécuritaires. Il a également annoncé que les autorités disposent d'une stratégie claire de lutte contre la culture du cannabis, avouant que cette stratégie se heurte, toutefois, à une demande de plus en plus croissante de la part des pays européens. Le ministre a, en outre, indiqué que tous les efforts seront déployés pour que le scrutin législatif de 2007 soit marqué par «plus de transparence et plus d'honnêteté», affirmant, sans ambages, que l'Etat marocain est animé d'une "forte volonté" de moraliser la vie politique. M. Benmoussa a relevé que ce choix ne peut être remis en question, rappelant, dans le même ordre d'idées, les mesures prises par le gouvernement pour garantir la régularité du renouvellement, en septembre dernier, du tiers des membres de la Chambre des conseillers. Dans la foulée, il a évoqué la stratégie mise au point en vue d'inciter les électeurs à participer aux prochaines échéances et noté l'apparition, dès à présent, de la combinaison de divers facteurs en faveur d'un relèvement du taux de participation. A cet égard, il a cité le débat autour des lois électorales qui a tenu en haleine, ces derniers temps, gouvernement, partis politiques, société civile, médias et citoyens, ce qui signifie, selon lui, que les citoyens sont conscients de l'existence d'un enjeu autour de ce scrutin. Les garanties à donner en matière d'honnêteté et de transparence des élections renforceront cette orientation, aux côtés d'autres facteurs comme la généralisation de la carte d'identité nationale, la révision des listes et les campagnes de sensibilisation. M. Benmoussa a également fait état de l'harmonisation du découpage électoral en vue de prendre en considération la création de nouvelles préfectures et provinces, ainsi que le retour à l'unité de la ville dans plusieurs grandes agglomérations. Au sujet des irrégularités ayant entaché le renouvellement du tiers des membres de la Chambre des conseillers et de l'action judiciaire y afférente, le ministre a fait remarquer qu'il a été procédé, sous contrôle judiciaire, à l'écoute de certains candidats suspects durant les deux ou trois jours précédant le scrutin. L'objectif de cette opération était de garantir l'honnêteté de cette élection et de la protéger contre le piège de l'utilisation de l'argent, a-t-il dit en substance, avant de rappeler que les cas avérés de fraude électorale ne dépassaient pas douze sur 523 candidats. Pour lui, ces cas représentent le tiers des candidats mis sous écoute, «les communications des autres candidats ne contiennent rien qui puisse constituer une preuve contre eux». S'agissant du débat autour des lois électorales, le ministre a affirmé que les partis politiques sont tombés d'accord sur le fait que la liste reste le meilleur des modes de scrutin, faisant observer que les conditions posées pour la candidature ne sont pas contraires à la Constitution et que le dernier mot reviendra au Conseil constitutionnel. A une question relative à la participation des Marocains résidant à l'étranger, le ministre a indiqué que les dispositions du code électoral visent à ouvrir la voie devant les deuxième et troisième générations qui étaient privées des droits de vote et de candidature.