Près de 2000 militants et des dirigeants de plusieurs partis d'opposition ont exprimé leur rejet du projet de code électoral. C'est devant le Parlement où le projet de loi électorale est en cours de discussion que plusieurs centaines de militants de partis d'opposition ont choisi de manifester vendredi soir dernier. Près de 2000 personnes, accompagnées de quelques dirigeants de partis d'opposition, dont le secrétaire général du Parti socialiste unifié (PSU) Mohamed Moujahid et son adjoint Mohamed Sassi, en plus du leader du Parti travailliste Abdelkrim Benatiq, ont fait le déplacement vers ce lieu symbolique pour exprimer leur rejet de ce projet jugé «anti-constitutionnel». En appelant les partis de la gauche qui sont dans l'opposition à «resserrer leurs rangs», ils ont dénoncé, à grands coups de slogans, ce projet qui «empêcherait 70% des partis nationaux de participer aux élections législatives de 2007 ». Ce projet, qui exige aux candidats qui n'ont pas réussi à obtenir 3% des voix en 2002 à recueillir 1000 signatures auprès des conseillers de la Nation, ne servirait que quelques «calculs partisans étroits», s'indigne M. Moujahid, pointant du doigt deux partis de la majorité qui «auraient profité de leur position au sein du gouvernement» pour faire accepter «une mascarade». Même tonalité chez le dirigeant du Parti travailliste, M. Benatiq. «Ce que nous demandons, c'est de nous en tenir simplement à la loi des urnes. Les électeurs sont libres de choisir ce qu'ils veulent. Mais cela n'est pas malheureusement pas le cas, ce projet liberticide nous exclut d'office du jeu», a-t-il déclaré. Le projet de loi électorale a été jugé «scandaleux» par le numéro deux du PSU Mohamed Sassi, lors d'une intervention devant une foule qui gonflait au point de déborder sur le boulevard Mohammed V. «Non au monopole de la politique », proclamaient-ils d'une voix déterminée en arborant des pancartes réclamant «une forte participation féminine» à des élections qui s'annoncent cruciales pour l'avenir de la transition démocratique du pays.