Le décès, lundi à l'hôpital Ibn Sina de Rabat, de la judoka sénégalaise Fanta Keita a plongé la famille du judo dans le chagrin. Fanta Keita représentait l'espoir du judo sénégalais. Dans son pays, on l'appelait la reine du tatami ou encore la lionne du judo. Championne en juniors et en seniors d'Afrique (moins de 63 kg), elle était promise à un bel avenir. Mais le destin en a décidé autrement. La jeune judoka est décédée lundi dernier à l'hôpital Ibn Sina de Rabat. Elle y a été admise mercredi 25 octobre suite à une chute lors d'un entraînement au Centre africain de judo situé au sein de l'Institut national des sports Moulay Rachid à Salé. La chute lui a fracturé le cou et elle a dû être opérée. Son décès a provoqué un choc parmi les judokas. En effet, selon une source proche, Fanta Keita a rendu l'âme «à un moment où l'on s'y attendait le moins». «Après l'incident, la jeune Keita a été transférée à l'hôpital où elle a subi une opération chirurgicale. Elle allait bien et avait même parlé à ses parents. Nous avons été surpris d'apprendre son décès», nous a-t-on déclaré. Fanta Keita avait été couronnée championne d'Afrique à Johannesburg en 2005 et avait remporté la médaille de bronze de sa catégorie aux Jeux de la Francophonie en décembre dernier à Niamey, au Niger. Elle s'est distinguée plusieurs fois et ce en décrochant des médailles d'or dans les plus prestigieux tournois africains, (Alger, Antanarivo, Port-Louis, Yaoundé, Tunis, Casablanca). Médaillée d'or aux Jeux de la Solidarité Islamique en Iran (2005) et de bronze aux Jeux de la Francophonie 2005, l'ancienne combattante a réussi à se faire une réputation remarquable. Lors des derniers championnats du monde au Caire (Egypte) en 2005, Fanta Keïta s'était classée septième. Son objectif était de rassembler le maximum de points afin d'obtenir sa qualification pour les Jeux olympiques de Bejing en Chine, en 2008. «Cet incident malheureux nous a tous attristé. Fanta Keita avait beaucoup de talent. Elle avait des ambitions de décrocher le titre de championne du monde. Sa disparition est une grande perte pour la famille du judo», a déclaré Jamali El Arbi, directeur technique au sein de la Fédération royale marocaine de judo, précisant que «le centre africain de Judo est placé sous la responsabilité administrative et technique de la Fédération internationale de judo (FIJ) et de l'Union africaine de judo (UAJ)». Dans une déclaration à une agence de presse, le président de la Fédération sénégalaise de judo et disciplines assimilées (FSJDA) a pour sa part qualifié le décès de la judoka Fanta Keïta d'«une perte incommensurable pour l'ensemble du sport sénégalais». Au Sénégal, un grand hommage a été rendu à l'ancienne championne. Le président Me Abdoulaye Wade lui a décerné une décoration à titre posthume, a annoncé à la presse mercredi le ministre sénégalais des Sports, Daouda Faye.