Ceux qui se présentent au public comme des modèles de vertu et de dévouement font mine aujourd'hui de ne pas voir la gravité des actes commis par leurs candidats. Un double langage éculé. Les procédures judiciaires initiées à la suite du dernier scrutin législatif sont symptomatiques d'un mal dont le traitement nécessite beaucoup de rigueur et de constance. L'achat des voix et les autres formes de fraudes électorales que certains politiques considèrent comme le moyen le plus rapide et le plus facile pour accéder au Parlement, sont graves. Elles sont attentatoires aux principes fondateurs de la démocratie. Ils ne peuvent être passés sous silence. Toute clémence accréditera la thèse du «tous pourris» défendue par les extrémistes, tout en nous renvoyant une image pitoyable du gotha politique national. Pour y mettre un terme, le système de fonctionnement de nos partis doit être sérieusement remis en cause. Ce qui implique sa mise à niveau urgente conformément aux nouvelles dispositions légales. Il en va de la crédibilité des partis politiques ainsi que de leurs candidats aux différents scrutins locaux et nationaux. À eux d'agir fermement contre toutes les pratiques délictueuses, en entreprenant les réformes nécessaires à l'établissement d'une nouvelle démocratie interne. Celle-ci doit être basée sur de réels contre-pouvoirs et sur la participation des militants aux décisions et au contrôle de la gestion. Ceci est d'autant plus nécessaire que les enjeux de l'accession au Parlement sont tels qu'ils aiguisent des appétits qui sont parfois légitimes mais, chez nous, souvent, malhonnêtes. L'ensemble des partis qui composent la majorité gouvernementale a été éclaboussé par le scrutin du 8 septembre. Le silence approbateur de quelques-uns est lourd de sens. La montée au créneau des autres pour dénoncer l'état sélectif des poursuites est, quant à elle, proprement scandaleuse. Le ver est, donc, dans le fruit. Ceux qui se présentent au public comme des modèles de vertu et de dévouement font mine aujourd'hui de ne pas voir la gravité des actes commis par leurs candidats. Un double langage éculé. Il fleure bon les temps où l'impunité était érigée en mode de gouvernance et où les résultats des élections étaient le fruit empoisonné d'une «conférence nationale». Dieu soit loué, ce n'est plus le cas. La bonne gouvernance, dans tous les domaines de la vie politique, économique et sociale est devenue un incontournable. Elle est aussi devenue une norme obligatoire pour la régulation de la gestion des affaires publiques. Ce changement initié par SM MohammedVI se traduit, entre autres, par l'obligation de rendre, en permanence, des comptes. La moralisation de la vie publique en dépend comme en dépend également le développement économique et social. Par conséquent, la volonté d'assainir et la fermeté dans le traitement du dossier des fraudes électorales sont une nécessité vitale.