La France a écarté la proposition iranienne de créer un consortium franco-iranien pour produire, en territoire iranien, de l'uranium enrichi et permettre ainsi de surveiller les activités de Téhéran. Dans une nouvelle tentative de régler la crise du nucléaire avec l'Occident, l'Iran a proposé à la France de créer un consortium pour la production en territoire iranien d'uranium enrichi et permettre ainsi de surveiller les activités de Téhéran. La proposition en elle-même n'est pas une première. L'Iran l'avait déjà avancée l'année dernière. La nouveauté reste le fait que cette fois-ci Téhéran a été plus précise en désignant la France. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, avait auparavant appelé à « un partenariat sérieux avec les secteurs privé et public d'autres pays sur le programme d'enrichissement de l'uranium en Iran ». Visiblement surprise par l'offre iranienne, la France a préféré écarter à ce stade cette proposition. Paris a, toutefois, demandé à Téhéran de donner d'abord sa réponse sur la suspension de l'enrichissement au haut représentant pour la politique étrangère européenne Javier Solana. Javier Solana, qui est en contact avec le négociateur en chef du nucléaire iranien Ali Larijani, a jugé «intéressante» l'idée d'une telle surveillance. Mais à Londres un haut responsable britannique a estimé qu'un projet de résolution demandant des sanctions économiques à l'encontre de l'Iran, après son refus de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium, devrait rapidement être présenté au Conseil de sécurité des Nations unies «La meilleure solution pour dissiper les inquiétudes au sujet des activités nucléaires iraniennes n'est pas de demander la suspension de ces activités», a déclaré le directeur adjoint de l'Agence iranienne de l'énergie atomique, Mohammad Saïdi. «Nous avons une idée (...), c'est que la France créée un consortium avec (les sociétés françaises, ndlr) Eurodif et Areva pour faire de l'enrichissement d'uranium en Iran, et ainsi ils pourront surveiller étroitement nos activités», a-t-il expliqué. Actuellement, le chef du dossier nucléaire iranien et secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale Ali Larijani et le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana ont décidé au téléphone lundi soir de poursuivre leurs contacts pour tenter de trouver une issue à la crise. «Les deux responsables ont eu une conservation téléphonique de plus d'une heure» et «ont décidé de poursuivre leurs contacts au cours des prochains jours», ont rapporté mardi les agences iraniennes Isna et Mehr. M. Solana a averti lundi que le temps restant pour obtenir des Iraniens qu'ils suspendent tout enrichissement d'uranium «n'était pas illimité». Téhéran ouvre ses installations nucléaires aux touristes Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a ordonné l'ouverture des installations nucléaires iraniennes aux touristes étrangers pour prouver que le programme nucléaire de son pays est mené à des fins pacifiques, a rapporté mercredi la télévision publique iranienne. «Suite à un ordre du président (...), les touristes étrangers peuvent visiter les installations nucléaires iraniennes», a affirmé le patron des services du tourisme iraniens, Esfandiar Rahim Mashai. M. Mashai a précisé que le président Ahmadinejad avait donné cet ordre pour montrer que le programme nucléaire iranien était pacifique, et que son objectif était de produire du carburant, et non de fabriquer des armes.