En Algérie, les groupes armés s'activent de plus en plus. Vendredi dernier, un attentat a visé une voie ferrée provoquant le déraillement d'un train, tandis que deux gardes communaux ont trouvé la mort dans une attaque terroriste. Vendredi soir, un attentat a visé une voie ferrée à Mizrana qui se trouve à mi-chemin entre les localités d'Aomar et Kadiria dans la wilaya de Bouira (120 Km au sud-est d'Alger). Le train, reliant Alger à Bouira, a quitté la voie après l'explosion d'une bombe artisanale dissimulée sous le ballast, rapporte la presse algérienne qui attribue ce sabotage aux éléments du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), toujours actifs dans cette région. La locomotive était vide au moment de l'explosion ayant provoqué le renversement de 13 wagons de marchandises sur plusieurs centaines de mètres. Selon le journal algérois "Liberté", cet attentat serait l'œuvre de Kezouit qui avait rejoint le maquis en 1994, refusant ainsi l'offre de paix des autorités algériennes. Kezouit, qui s'active dans les rangs du GSPC avec un groupe de 20 personnes, était derrière plusieurs autres actes de sabotage. Toujours selon la presse algérienne, deux gardes communaux algériens ont trouvé la mort dans un autre attentat perpétré également vendredi mais cette fois-ci à Chabet El-Ameur, près de Boumerdès (50 km à l'est d'Alger). Atteints de plusieurs balles sur toutes les parties de leurs corps, les deux gardes communaux, Bellil Brahim (33 ans) et Hamani Nabil (32 ans) ont succombé à leurs blessures avant même d'arriver à l'hôpital de Bordj Ménaïel où ils avaient été transférés. L'attaque s'est produite lorsqu'un groupe terroriste, composé de trois éléments armés, a fait irruption et tiré dans le dos des deux gardes communaux. Le groupe a regagné les maquis environnants avant l'arrivée des forces de sécurité. C'est l'attentat le plus meurtrier enregistré depuis plus de trois mois dans la wilaya de Boumerdès et le deuxième perpétré en ce début de Ramadan. L'assassinat de ces deux gardes communaux intervient quatre jours après l'attentat à la bombe qui a fait trois blessés parmi les éléments de l'armée algérienne dans la commune de Chabet El-Ameur. Il y a un peu plus d'un an que les groupes terroristes multiplient les attentats et les faux barrages. Ce nouvel attentat est, lui aussi, attribué au GSPC qui a fait dernièrement allégeance au mouvement Al Qaida. Le groupe armé a fait savoir qu'il continuera la "lutte armée". Ces membres rejètent ainsi l'offre de reddition en contrepartie de l'abandon des poursuites à l'encontre de ses membres comme le stipule "la charte pour la paix et la réconciliation nationale". Le délai accordé aux groupes armés pour se rendre dans le cadre de cette charte a expiré le 31 août dernier. Au lieu de trancher le débat autour de la prorogation ou non du délai de cette fameuse charte, le président Abdelaziz Bouteflika a préféré ne pas se prononcer sur la question. Désormais, c'est la confusion totale à ce propos. Selon des sources du ministère de l'Intérieur, quelque 200 éléments du GSPC sévissent encore sur le territoire algérien. Leur nombre s'élèverait à 800 selon d'autres sources.