La presse nationale fait souvent état des cas de désertion d'athlètes tous sports confondus. Depuis quelques années, chaque fois que l'occasion se présente pour les membres d'une équipe marocaine en stage ou en compétition, ils ne la ratent pas pour se perdre dans la nature. La presse nationale fait souvent état des cas de désertion d'athlètes tous sports confondus. Depuis quelques années, chaque fois que l'occasion se présente pour les membres d'une équipe marocaine en stage ou en compétition, ils ne la ratent pas pour se perdre dans la nature. Un comportement déplorable certes, mais compréhensible étant donné que le sportif en général évolue dans un environnement précaire et craint pour son avenir. D'autant plus que dans les pays développés le statut des sportifs s'avère très rassurant. Beaucoup d'encre a coulé en ce qui concerne cette problématique. Mais au lieu que le phénomène soit réduit, une autre forme de désertion vient de voir le jour. Il s'agit d'une sorte d'expatriation en bonne et due forme sous l'égide d'intermédiaires spécialisés. L'athlète adulte étant un peu coûteux, ces spécialistes en marchandage de talent se sont rabattus sur les jeunes. L'affaire des trois joueurs juniors du FUS de Rabat partis au Qatar a fait beaucoup de bruit dans les milieux sportifs et même dans la rue. Trois éléments parmi les meilleurs de la pépinière du Fath sont aujourd'hui au Qatar. Ce n'est pas nouveau que la nationalité de certains pays du Golfe soit généreusement offerte à qui veut l'endosser, à la seule condition de savoir se servir de ses membres. Coureur, footballeur, boxeur ou tennisman, cela importe peu. Le plus important c'est d'endosser le drapeau de la nation donatrice pour que cette dernière soit soulagée du bon emplacement de cet argent inépuisable. Dans un monde plus civilisé et où l'interprétation de la dignité se fait correctement, le même argent utilisé pour encourager des adolescents à la fugue, aurait pu être exploité à bon escient. Et tout le monde serait gagnant. Les frères du Golfe sont capables d'investir dans le football national et faire bénéficier par la même occasion le sport, les équipes regorgeant de talents et souffrant de pauvreté, tandis que l'avenir de beaucoup de jeunes sportifs serait garanti. Au lieu de cela, on ne pense qu'à posséder puisque la possession est le seul titre des choses humaines. A croire que tout est fondé là-dessus, les traités et les bornes des États, la fortune des particuliers et la dignité elle-même. D'un autre côté, le monde est plein d'opportunistes de tous genres. Si rien n'est fait pour mettre fin à ce genre d'agissements, le commerce de talents adolescents risque de prospérer et le nombre d'intermédiaires augmenterait ostensiblement. Joseph blatter le président de la FIFA s'est récemment acharné dans un papier publié au journal The Financial Times sur cette même donne, mais à l'encontre des équipes européennes. Le président de la FIFA considère que les grands clubs européens se comportent comme des néocolonialistes pour lesquels l'héritage culturel n'a aucune importance. Ils commettent un viol socio-économique en dérobant les meilleurs joueurs aux pays en voie de développement . Venant d'une personnalité magistralement placée pour émettre ce genre de jugement, tout commentaire serait pure redondance. Sauf que certains frères doivent savoir que dans la vie, il faut savoir compter... mais pas sur les autres.