Contesté au sein de son propre parti, le Premier ministre britannique Tony Blair, dont la cote d'impopularité monte en flèche, s'est lancé dans une campagne de séduction au Proche-Orient. Le cabinet du Premier ministre britannique Tony Blair vacille. Au sein du Labour, le locataire du 10 Downing Street est plus que jamais contesté. Sa cote d'impopularité a atteint de nouveaux records. Pour oublier temporairement ses problèmes domestiques et, par la même occasion, soigner son image auprès du monde arabe, Tony Blair a entamé une tournée au Proche-Orient. Une opération de séduction où il a pris soin de faire bonne figure en usant d'un discours politiquement correct et qui ne fâche personne. En Israël, où il a commencé cette tournée, Tony Blair a d'abord rencontré Ehud Olmert. «C'est très important de voir ce que nous pouvons faire pour revitaliser le processus de paix», a affirmé samedi soir M. Blair lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue. «Nous avons un objectif : deux Etats (palestinien et israélien) vivant côte à côte. Et nous disposons d'une voie pour y parvenir : la Feuille de route. Il faut trouver le moyen d'y revenir», a-t-il ajouté. Et à l'issue d'une rencontre, tenue dimanche, à Ramallah avec le président Mahmoud Abbas, il a soutenu l'idée d'un gouvernement d'union nationale palestinien, estimant que la communauté internationale "devrait traiter" avec lui. «Si un tel gouvernement est formé, je pense que la communauté internationale devrait traiter avec lui et que le moment est venu pour tenter de mobiliser celle-ci pour pousser en avant le processus de paix», a-t-il lancé. Pour les Palestiniens, les propos de Blair sont éloignés de la réalité. À leurs yeux, ils n'apportent rien de nouveau. En fait, comment peut-on parler d'un processus de paix ou encore de "Feuille de route" alors que Tel-Aviv vient de donner une nouvelle impulsion à la colonisation en Cisjordanie occupée en lançant des appels d'offres pour la construction de plusieurs centaines de logements dans deux implantations ? Mais c'est dans le pays du Cèdre que l'allié inconditionnel de George W. Bush a eu droit à un accueil «peu chaleureux». Les Libanais n'ont pas oublié ses prises de positions pro-israéliennes lorsque leur pays était pilonné par l'aviation de l'Etat hébreu. Ils ont donc tenu à lui faire savoir qu'il n'était pas le bienvenu chez-eux. Le journal "As Safir" l'a même injurié en titrant «Le sale Anglais est chez nous». Hier, des milliers de Libanais ont manifesté pour protester contre l'arrivée du chef du gouvernement britannique, tandis que plusieurs ministres ont refusé de le rencontrer. Sa conférence de presse commune avec Fouad Siniora a été perturbée par une femme qui a déroulé une banderole appelant au "boycottage de l'apartheid israélien" et lui a crié "honte à vous" avant d'être évacuée par la sécurité. Depuis la participation des forces britanniques à l'invasion de l'Irak, en mars 2003, il est perçu dans la région comme l'allié inconditionnel des Etats-Unis. Il l'a prouvé une nouvelle fois en refusant d'appeler au cessez-le-feu au début de la guerre menée par Israël contre le Liban. Il lui faudra donc, désormais, faire plus que de simples déclarations pour se réconcilier avec les Libanais ou pour entrer dans les bonnes grâces des autres pays arabes.
Cote de popularité en chute libre pour Tony Blair Près de sept Britanniques sur dix sont mécontents de l'action du Premier ministre Tony Blair, selon un sondage Ipsos MORI publié dans le "Sunday Times". Le locataire du 10 Downing Street recueille 66% d'opinions défavorables. Seules 26% des personnes interrogées se disent satisfaites de son action à la tête du gouvernement. Ce sondage a été réalisé en face à face auprès de 1886 adultes entre le 31 août et le 6 septembre. Dans un autre sondage, également réalisé par Ipsos MORI pour "The Observer", 25% des sondés jugent que Tony Blair est un dirigeant compétent, mais 51% considèrent qu'il est "coupé des gens ordinaires". Son ministre des Finances Gordon Brown, considéré comme son dauphin, est jugé compétent par 17% des Britanniques, mais seuls 24% estiment qu'il est "coupé" des électeurs ordinaires. Cette enquête a été menée du 31 août au 6 septembre auprès de 988 personnes.