Lors du Festival international du film de Salé, Farida Belyazid a été doublement récompensée. En plus d'un hommage, son film «Juanita de Tanger» a reçu le prix du scénario. Samedi dernier, place Bab Mrissa à Salé, la soirée a été mémorable. Près de 2500 spectateurs sont venus assister à la clôture du Festival international du film de femmes. Durant cinq jours, les projections se sont succédées. 14 films étaient en compétition. Voici donc venu le temps d'honorer les gagnants. Le palmarès de cette deuxième édition se distingue par la remise de cinq prix. La première lauréate est la réalisatrice chilienne Alicia Sherson qui présentait un film intitulé «Play». Le prix du jury présidé par la Roumaine Anka Mitran a été attribué au Syrien Nidal Al Dibs pour « Sous le toit ». Dans une déclaration à la MAP, ce dernier s'est dit très heureux d'être récompensé par un jury 100% féminin. Le prix de l'interprétation féminine a été décerné à l'actrice japonaise Yoko Tanaka pour son rôle dans le film « Hi-Bi » (Day of Fire) de Banamei Takahashi. L'acteur égyptien, Mahmoud Himido a obtenu le prix d'interprétation masculine dans le film « Roi et écriture », réalisé par Kamila Abou Dikri. Au palmarès du festival de Salé, le Maroc n'est pas en reste. En effet, la réalisatrice tangéroise Farida Belyazid a été doublement récompensée. En plus d'un hommage particulier hors compétition, le prix du scénario lui a été décerné pour son dernier film en date « Juanita de Tanger ». Ce film, adapté du roman « La vida Perra de Junaita Narboni » de l'écrivain Anquel Basquez, raconte l'histoire de Juanita -interprétée par Mariola Fuentes-, une Espagnole née à Tanger. A travers la vie, le quotidien et les souvenirs de Juanita, la ville de Tanger est revisitée. Dans un entretien accordé à ALM, Farida Belyazid a déclaré «qu'à travers ce film, deux périodes différentes dans la vie de Tanger sont dévoilées. Le spectateur retrouvera Tanger, la ville internationale et aussi Tanger après l'indépendance». Ce palmarès a clôturé en beauté cette deuxième édition du festival qui a connu de multiples changements. En plus du changement du titre de l'événement, le budget du festival a été revu à la hausse. Il est passé de deux millions de DH à quatre millions. Selon le bilan de la direction du festival chapeautée par Abdelatif Lassadi, le complexe culturel de Salé Jadida, où se déroulait la compétition officielle rassemblait chaque jour près de 1500 spectateurs. L'autre espace, Bab Lamrissa réunissait pour sa part 2000 personnes pour la totalité des trois projections quotidiennes. L'éloignement du complexe culturel de Salon El Jadida ne l'a pas empêché de rassembler un grand nombre de spectateurs. Par ailleurs, certaines défaillances ont été remarquées par les observateurs. Il s'agit de la projection de quelques films en DVD, un format inusité pour la projection en festival. A la dernière minute, les organisateurs se sont trouvé confrontés à ce problème. « Après avoir loué les films à des sociétés de projections étrangères, nous nous sommes rendus compte que le son était absent dans trois films en compétition », se défend Abdelatif Lassadi. La seule solution était donc de transférer l'image au format DVD. Mais qu'importe le format pourvu qu'on ait la magie du cinéma!