«Juanita de Tanger» est le titre du dernier long métrage de Farida Belyazid. La réalisatrice s'exprime sur l'histoire et sur le casting. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : Vous venez tout juste de terminer le tournage de votre dernier film « Juanita de Tanger », quel est le fil conducteur de ce long métrage ? Farida Belyazid : «Juanita de Tanger» est une adaptation du roman de l'écrivain espagnol Angel Basquez «La Vida perra», «Chienne de vie» en français. L'auteur de cet ouvrage raconte l'histoire de Tanger à travers la vie de «Juanita Narvoni». Angel Basquez est né à Tanger. Amoureux de cette ville, il la décrit à travers la vie de Juanita. Concernant mon long métrage, il est directement inspiré du roman de cet écrivain espagnol. Le film raconte l'histoire de Juanita, une espagnole née à Tanger. Elle se voit comme une tangéroise et ne voudra plus jamais quitter cette ville et le Maroc qu'elle a tant chéri et qu'elle considère comme son propre pays. A travers sa vie, son quotidien et ses souvenirs, Tanger est revisitée. Il s'agit d'un voyage à Tanger à travers la vie de ce personnage principal. Dans ce film, deux périodes différentes dans la vie de Tanger sont dévoilées. Le spectateur retrouvera Tanger, la ville internationale et aussi Tanger après l'indépendance. Quels sont les personnages principaux qui jouent dans ce film ? Le rôle principal de Juanita est campé par l'actrice espagnole Mariola Fuentes. Cette dernière correspond parfaitement bien au personnage initial adapté du roman d'Angel Basquez. Pour rappel, cette actrice a déjà joué dans le film «Hable con ella» du célèbre réalisateur espagnol Pedro Almodovar. A ses côtés se trouvent les acteurs Salima Benmoumen, Nabila Baraka, ainsi que Lou Doillon, la fille de Jane Birkin. Pour les rôles masculins, nous pouvons citer les noms de Abdellah Mountassir ainsi que Khalid Alami. L'actrice marocaine Salima Benmoumen, qui s'est distinguée auparavant dans le film «Tresses» de Jilali Ferhati, a également joué dans le film “Femmes et femmes” de Saâd Chraïbi. Cette actrice avait même obtenu le prix de la meilleure interprétation féminine dans le festival de Carthage. Nabila Baraka, quant à elle, interprète le rôle d'Hester, la meilleure amie de Juanita et enfin Lou Doillon joue le rôle de la sœur de Juanita. Lors du casting quels ont été vos critères de séléction ? Le casting a été très clair. Les acteurs devaient avoir les caractéristiques qui correspondent parfaitement aux personnages originaux de l'histoire. Chacun des acteurs choisis a pu interpréter son rôle à merveille, et toutes les prestations ont été irréprochables. A titre d'exemple, le rôle de Salima Benmoumen a été très adéquat et j'ai été même agréablement surprise de sa prestation et de son style d'interprétation. Son rôle était difficile, mais, malgré cela, elle a été formidable. C'est le cas de la majorité des acteurs qui jouent dans «Juanita de Tanger». «Juanita de Tanger» est une coproduction hispano-marocaine. Qui a financé la plus grande part du budget du film ? Ce film est, en effet, une coproduction. Mais les parts de financement sont égales. 50% ont été donnés par la maison de production espagnole et le reste par le Centre cinématographique marocain. Que pensez-vous justement de la coproduction ? La coproduction est parfois très difficile. Elle a ses avantages mais elle a également des inconvénients. Ce qui est le plus compliqué, c'est lorsqu'il s'agit de l'équivalence monétaire. La valeur de l'euro est beaucoup plus supérieure à celle du dirham. Ce qui fait que la partie marocaine dépense beaucoup plus et dans des éléments qui ne se voient pas. Cela fait partie des inconvénients de la coproduction. Quand est-ce que les spectateurs marocains pourront assister à la projection de votre dernier film ? Le tournage du film s'est déroulé entre septembre et octobre à Tanger. Le montage a eu lieu entre novembre et décembre à Madrid, en Espagne. Le film est aujourd'hui en étape finale, à savoir le mixage de la musique film qui se fait au Centre cinématographique à Rabat. Enfin, je pense que le film devrait être projeté dans les salles du Royaume à partir du mois de mai, si tout va bien.