La direction des ports de Casablanca et de Mohammédia se réunira en septembre avec les opérateurs maritimes et les exportateurs sur la question du badge. L'administration portuaire s'entretiendra avec plusieurs associations professionnelles courant du mois de septembre des normes ISPS et des conditions d'accès dans les enceintes portuaires. Il faut dire qu'actuellement, les conditions d'octroi de ce sésame sont loin d'être claires dans leur ensemble. Ainsi, seuls les opérateurs qui réalisent un seuil minimum de 3 à 4 opérations par semaine pourront accéder au badge d'accès permanent au port de Casablanca. Cette disposition, arrêtée selon les commentaires d'un cadre de la direction des ports, «d'un commun accord», avec l'ASMEX arrangera-t-elle tout le monde ? Abdelaziz Mantrach, président de l'APRAM (l'Association professionnelle des agents maritimes, consignataires de navires et courtiers d'affrètement du Maroc), est sans équivoque : «Oui, nous sommes pour les normes ISPS et pour la sécurité. Il s'agit d'une image de marque. Il est important que les différentes zones portuaires, les zones restreintes comme les zones arrière soient sécurisées ». Reste à savoir, s'interroge M. Mantrach, si le programme a été bien mené. Réponse: «Cela a été bien fait, mais avec des imperfections qui touchent plusieurs fonctions. J'espère que les rencontres prévues durant le mois de septembre nous permettront de résoudre ces problèmes ». Les opérateurs souhaitent en partie connaître la population éligible à l'accès des zones restreintes. «Il y a des ratés à ce niveau », remarque un autre membre de l'APRAM qui se dit opposé à la délivrance des badges à toute profession non reconnue et non enregistrée. Une allusion ouverte aux marchands ambulants. D'autres transitaires de petite taille craignent que la barre des trois à quatre opérations par semaine ne soit trop élevée. «Faux problème, rétorque-t-on auprès des autorités portuaires. Un transitaire est censé traiter plusieurs opérations par jour». «Le port du badge résout plusieurs problèmes et permet d'assurer la traçabilité des mouvements de personnes, des véhicules et des marchandises», explique un cadre de la direction des ports. Les exportateurs membres de l'ASMEX reçus, il y a quelques semaines par Mohamed Jamal Benjelloun, directeur des ports et du domaine public maritime, sont déjà à pied d'œuvre. Au menu : une vaste campagne de sensibilisation sur l'usage des badges. L'association a demandé à ses membres de préparer leurs dossiers de demande de badges. Parmi les pièces requises, une fiche de fonction pour chaque personne concernée, des renseignements sur la fréquence mensuelle des interventions en douane, ainsi que le détail éventuel des opérations à réaliser et les zones visitées. Avant ces nouvelles mesures édictées par le code ISPS, les agents maritimes pouvaient accéder au port sur simple présentation de l'autorisation d'accès délivrée par leurs employeurs. Idem pour les Stevedore. Actuellement, le nombre de badges délivrés dépasserait les 30.000. Le système s'accompagne d'un dispositif de contrôle par caméras de l'enceinte portuaire et des terminaux et ce au niveau des postes d'entrées et de sorties. Le code ISPS Environ 200 millions DH ont été engagés par le ministère de l'Equipement et des Transports pour mettre en conformité les cinq ports commerciaux marocains aux nouvelles normes internationales. Ce code ISPS définit les nouvelles dispositions de sûreté à appliquer aux navires et aux installations portuaires des pays signataires de la convention Solas. Entré en vigueur en septembre 2004, ce code prévoit de multiples actions. Plusieurs d'entre elles se rapportent au contrôle des accès aux installations portuaires et ont déjà été réalisées. A commencer par les 5.400 mètres linéaires de murs de clôture et de séparation et l'équipement des ports par le système AIS d'identification automatique des navires et le système VTS de gestion de trafic des navires ou de radars ARPA. Les ports de Casablanca, Nador, Tanger et Agadir ont été équipés de scanners pour le contrôle des conteneurs et des camions TIR. Ceci en plus de l'achat de 17 scanners pour bagages à main, 16 portiques pour passagers et 26 détecteurs portatifs de métaux.