La pétition pour la lutte contre le tourisme sexuel au Maroc a recueilli près de 111.000 signatures. Le Centre marocain des droits de l'Homme, à l'origine de cette initiative, compte en recueillir un million d'ici octobre prochain. Le Centre marocain des droits de l'Homme (CMDH) dresse un premier bilan de son action de dénonciation contre le tourisme sexuel au Maroc. La pétition, lancée en avril dernier, a réuni près de 111 000 signatures. «Le nombre des signataires de la pétition jusqu'au 4 du mois courant est d'environ 110 656 personnes. Elles émanent des organisations des droits de l'Homme, des associations civiles, des organisations syndicales et politiques, des enseignants universitaires ; voire des étrangers de nationalités française, américaine, tunisienne et des pays du Golfe», indique Khalid Cherkaoui Semmouni, président du CMDH. Cette organisation qui œuvre pour la protection et la promotion des droits de l'Homme compte poursuivre sa croisade contre "ce phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur dans les différentes villes du Royaume, notamment les villes touristiques". Pour y parvenir, le CMDH lance un nouvel appel aux citoyens et aux organisations politiques, les invitant à soutenir son initiative. «Notre objectif est de recueillir un million de signatures d'ici le mois d'octobre prochain. Notre pétition fera savoir au gouvernement et au Parlement que les Marocains sont foncièrement et totalement opposés au tourisme sexuel et qu'il demandent aux pouvoirs exécutif et législatif d'agir avec diligence pour le contrer», ajoute M. Cherkaoui. «Nous ne sommes pas contre le développement du tourisme au Maroc. Nous considérons que le tourisme constitue une importante source de revenus. L'économie marocaine repose beaucoup sur ce secteur. Toutefois, nous sommes pour le tourisme productif et non destructif», précise-t-il. La pétition, rappelle Cherkaoui Semmouni, sera soumise au Parlement et au gouvernement, assortie d'un mémorandum dans lequel le Centre marocain des droits de l'Homme suggère qu'une série de "mesures légales" soit prise pour combattre les "très graves offenses à la dignité des enfants" que sont les abus sexuels et la violence. De même, ces mesures permettront-elles de combler le vide juridique qui permet aux criminels d'échapper à la justice. «Le tourisme sexuel a pris une telle ampleur qu'il est devenu urgent de renforcer de l'arsenal juridique destiné à mettre fin aux méfaits de ses hérauts. Combattre ce phénomène exige un travail de longue haleine. Il est donc grand temps d'agir», souligne le président de cette organisation. A signaler, par ailleurs, que le CMDH prévoit, dans le cadre de cette campagne de dénonciation baptisée "Initiative nationale de lutte contre le tourisme sexuel au Maroc ", d'organiser des journées d'études dans différentes villes dont Marrakech, Agadir et Rabat. «Nous prévoyons d'impliquer les médias audiovisuels dans notre campagne. Une lettre sera adressée à la direction de la télévision marocaine pour l'inciter à réaliser des émissions sur ce sujet épineux, destinées à sensibiliser les familles et, surtout, les enfants qui sont les victimes les plus vulnérables», ajoute-t-il. «L'objectif du CMDH, conclut son président, n'est autre que de briser le silence sur le tourisme sexuel impliquant des enfants et de débattre des actions à entreprendre pour lutter efficacement contre lui».