Dimanche, l'espoir d'un arrêt des hostilités au Liban s'était heurté à une intensification de la guerre alors que l'armée israélienne et le Hezbollah devront en principe déposer les armes aujourd'hui. Américains et Français ont fini par accorder leurs violons. Fin des hostilités. C'est l'appel qui a été finalement retenu par la résolution de l'ONU devant mettre un terme à la guerre israélienne contre le Liban. Un document accueilli favorablement par le gouvernement libanais qui a approuvé samedi ce texte. L'arrêt des combats a été également approuvé par le cabinet d'Olmert. L'exécutif de l'Etat hébreu s'est réuni dimanche et d'après le ministre Isaac Herzog, ses membres considéraient "d'un bon oeil" la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU. Serait-ce la fin d'une guerre qui a duré presque un mois, faisant plus de 1000 morts pour la plupart des civils libanais ? Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, lui, a signalé que la milice chiite respecterait la résolution 1701, tout en prévenant que "la guerre n'était pas finie". En effet, dimanche, l'espoir d'un arrêt des hostilités s'était heurté à une intensification de la guerre. Le feu alimentait la poursuite des combats. Aucune date précise de cessez-le-feu n'était, en fait, fixée par la résolution de l'ONU. Ce que Kofi Annan a corrigé avec succès en affirmant qu'Israël et le Liban avaient conclu un accord pour cesser les hostilités lundi 14 août à 5h GMT. «Il serait préférable que les combats cessent maintenant afin de respecter l'esprit et l'intention de la décision du Conseil qui a pour objet de sauver la vie de civils, d'épargner les peines et les souffrances subies par les civils des deux pays», a-t-il poursuivi. Aujourd'hui, l'armée israélienne et le Hezbollah devront donc déposer les armes. Une échéance que tout le monde souhaitait voir clairement définie après l'adoption de ladite résolution. Mais, hier de nouveaux raids israéliens ont frappé l'est du Liban, dans la région de Balbek, bilan deux morts et dix blessés. Au nord du pays, deux ponts ont été détruits sur le plateau d'Akkar, région limitrophe avec la Syrie. Toute la nuit, les troupes israéliennes ont tenté en vain d'entrer dans Khiam, la principale ville du secteur oriental de la frontière. Malgré une pluie d'obus, pas moins de 30 raids, les soldats au sol ont dû rebrousser chemin, les combattants du Hezbollah opposant une forte résistance. Khiam, qui surplombe les localités israéliennes, est pilonnée depuis le début de l'offensive, le 12 juillet dernier. La journée de samedi a été la plus meurtrière pour l'armée israélienne, 24 de ses soldats ont été tués. Parmi eux, les cinq occupants d'un hélicoptère abattu au Sud Liban. La ville de Tyr était toujours sous le feu de l'aviation israélienne. Résultat : cinq civils, dont une mère et ses trois enfants, ont été tués dimanche matin. Cet acharnement d'Israël s'explique par le fait que le Tsahal n'a pu atteindre aucun des objectifs fixés. Le gouvernement de l'Etat hébreu voulait détruire l'arsenal du Hezbollah ainsi que son infrastructure de commandement militaire. Cependant, un mois de bombardement intense n'a rien apporté. Et la cruauté avec laquelle Israël a détruit les infrastructures libanaises, en massacrant enfants et femmes, ne font qu'accroître le nombre de partisans de la milice chiite. Israël prêt à étudier un échange de prisonniers L'Etat hébreu est prêt à examiner la libération éventuelle de prisonniers issus du Hezbollah en échange de celle de deux soldats israéliens enlevés le mois dernier par des activistes libanais, rapporte dimanche le "Haaretz". L'information a été publiée sur le site Internet du journal au moment où le cabinet israélien se préparait à approuver une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu réclamant un arrêt des hostilités et appelée à entrer en vigueur ce lundi matin. Rappelons qu'auparavant, le cabinet israélien avait clairement écarté une telle éventualité et ce malgré l'accord de principe formulé alors par le Hezbollah. Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, avait alors déclaré que les deux soldats israéliens enlevés ne seraient libérés que par le biais de négociations indirectes dans le cadre d'un échange de prisonniers.