Le PJD a choisi de clore la session parlementaire du printemps par une ultime polémique. Ses députés ont contesté l'exécution du budget de la première Chambre. Le PJD a choisi de clore la session parlementaire du printemps sur le ton d'une ultime et non moins virulente attaque contre Abdelouahed Radi. Les députés islamistes, pour résumer, contestent l'exécution du budget de la première Chambre au titre de l'année 2004 et qui a fait l'objet d'une séance le 3 mai 2006. Les députés PJD reprochent d'abord à Abdelouahed Radi d'avoir présenté le rapport relatif au même budget sans permettre que ce dernier soit discuté en séance générale et sans consultation de la conférence des présidents de groupes. C'est le sens d'une lettre qu'ils lui avaient adressé, le 9 mai 2006, et retraçant une partie de ce qu'ils considèrent comme grave "dysfonctionnements". Abdelouahed Radi, pour toute réponse, a opposé une fin de non-recevoir aux députés islamistes. Il se base sur l'article 23 du règlement interne pour leur signifier que les groupes parlementaires n'ont pas le droit d'établir des rapports au sujet du budget de la Chambre pour les adresser à la présidence. De guerre lasse, les députés du PJD ont pris l'initiative de divulguer un rapport qu'ils avaient établi sur le sujet et de le transmettre aux présidents des différents groupes et aux présidents des commissions permanentes. Dans ce rapport de plusieurs pages, le PJD formule 14 remarques et observations sur les "dépassements" qu'il a relevées au sujet du budget 2004. Il évoque, entre autres, le non respect des délais du travail de la commission de contrôle (fixés à un mois) et le nombre insuffisant des réunions tenues par cette dernière. Le PJD ira jusqu'à insinuer que le rapport du budget 2004 aurait été élaboré au niveau de la présidence de la première Chambre. Le rapport des élus du PJD conteste aussi la non publication du programme prévisionnel des contrats et marchés de la Chambre des députés et le non respect, en général des procédures régissant les marchés publics dont l'enveloppe dépasse 1 million de dirhams. Le rapport du PJD affirme également que plusieurs contrats avaient été remportés par la même société ou la même personne et le recours, illégal, aux bons de commandes. Pour plus de détails, les députés islamistes écrivent que du matériel acquis par voie d'appels d'offres était non conforme. En clair, le groupe PJD accuse la présidence de la première Chambre de "dilapidation de deniers publics" surtout quand son rapport s'intéresse aux dépenses de téléphone, de voyages et déplacements à l'intérieur du pays et à l'étranger, de frais faramineux de journaux pour les vice-présidents et de matériel de bureau. Le PJD a d'ailleurs annoncé qu'il allait recourir au Conseil constitutionnel pour trancher cette polémique, mais pour demander son avis sur les questions écrites renvoyées au même groupe islamiste. Il y a près de deux mois, les députés PJD s'étaient violemment attaqués au gouvernement et notamment à Saâd Alami, ministre chargé des Relations avec le Parlement, pour le renvoi, aux mêmes députés, de centaines de questions écrites. Les députés islamistes y voyaient une entrave de leur rôle dans le contrôle de l'action de l'exécutif. Le gouvernement, lui, avaient estimé que ces questions n'avait aucune relation avec cet aspect de la mission des députés et que la plupart d'entre elles pouvaient être considérées comme du "clientélisme", voire partie d'une "pré-campagne" électorale. La reprise en octobre promet beaucoup d'empoignades.