Le Premier ministre palestinien a reçu, en début de semaine, une lettre contenant une substance toxique. L'hypothèse d'un attentat n'a pas été écartée. Une tentative d'assassinat ou un avertissement ? En tout cas, une lettre contenant une poudre suspecte adressée au Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, a créé tout un émoi. Cinq employés du gouvernement palestinien ont été hospitalisés. Certains employés se sont évanouis tandis que d'autres se sont plaints de maux de tête. L'un d'entre eux est dans un état grave. La lettre, postée de Tel-Aviv et reçue au siège du Conseil des ministres palestiniens à Ramallah, en Cisjordanie, contenait un mouchoir en papier imprégné d'un produit toxique non identifié. Le vice-Premier ministre, Nasseredine Al-Chaër, a affirmé qu'il s'agissait d'une tentative d'assassinat. Il a toutefois refusé de désigner quelque coupable que ce soit avant la fin de l'enquête. Le Premier ministre Ismaïl Haniyeh, du Hamas, est basé à Gaza, et Israël ne l'autorise pas à se rendre en Cisjordanie. Les réunions du gouvernement qu'il préside se tiennent par vidéoconférence entre Gaza et Ramallah. Ghazi Hamad, porte-parole du gouvernement dirigé par le Hamas, a indiqué mardi que des experts étrangers coopéraient avec les Palestiniens pour identifier la substance trouvée dans l'enveloppe. «Les efforts déployés avec des experts de l'étranger visent à découvrir quelle sorte de poison se trouvait dans l'enveloppe et à limiter les complications pour les blessés», a-t-il révélé à la radio Voix de la Palestine. M.Hamad considère cet incident comme une tentative d'assassinat contre le Premier ministre. «L'enveloppe ayant été adressée au Premier ministre, elle le visait délibérément, en particulier du fait qu'Israël ait déclaré à plusieurs reprises que M.Haniyeh faisait partie de ses cibles», renchérit-il. Depuis le début de son offensive en bande de Gaza, l'occupant israélien a pris pour cible les membres du Hamas. L'armée israélienne a d'ailleurs arrêté plusieurs dirigeants de ce mouvement, actuellement au pouvoir. Parmi eux, le président du Parlement palestinien, Aziz Doweik, interpellé samedi dernier. Cette vague d'arrestations a eu lieu en représailles à l'enlèvement du soldat Gilad Shalit, le 25 juin, par un commando palestinien. Hier, l'armée israélienne a déclaré que M. Doweik avait été hospitalisé «après s'être plaint de vertiges et de douleurs au cœur». Mais le porte-parole du Hamas à Gaza, Mouchir al-Masri, a affirmé de son côté qu'il avait été battu. «Nous accusons l'ennemi sioniste», a-t-il ajouté. Au cours d'un entretien téléphonique réalisé en fin de semaine depuis sa cellule de prison, le président Doweik a soutenu avoir été «maltraité» par ses gardiens israéliens et avoir été «maintenu les yeux bandés pendant six heures». Aziz Doweik, 58 ans, a été arrêté lors d'une incursion de l'armée israélienne à Ramallah, en Cisjordanie. Deux ordinateurs et des documents du Conseil législatif palestinien ont été saisis lors de l'opération. «Nous l'avons arrêté, car il s'agit d'un dirigeant du Hamas qui est une organisation terroriste», avait alors déclaré l'armée israélienne. Lundi, la France a condamné son arrestation. Le Quai d'Orsay réclame sa libération, ainsi que celle de 64 autres responsables politiques du Hamas, dont 8 ministres et 26 députés, arrêtés le 29 juin par l'État hébreu.