Marches populaires, sit-in, meetings, projections de films, expositions de photos, distributions de tracts… Les Marocains se mobilisent pour dénoncer la guerre israélienne contre le Liban. Hier lundi avait été décrété Journée nationale de solidarité avec les peuples libanais et palestinien. A l'appel de plusieurs associations de défense des droits de l'Homme, un sit-in de protestation était prévu, hier, à partir de 17 heures, devant la Chambre des représentants. Dimanche prochain, ce sera au tour de Casablanca d'abriter une grande marche de solidarité avec les peuples libanais et palestinien, en proie à des agressions d'une cruauté sans faille de la part de l'armée israélienne. En dehors de l'axe Rabat-Casablanca, plusieurs autres villes se sont jointes à cette vague de contestation qui a culminé, avant-hier dimanche, après l'ignoble carnage de Cana (plus de cinquante morts, dont 25 sont des enfants). Hier, à Mohammadia, le boulevard Abdelkrim Khattabi devait accueillir une marche de soutien aux peuples libanais et palestinien qui traversent cette période pénible. A Kénitra, à partir de la place la Fontaine, un cortège de voitures arborant des drapeaux libanais devait défiler à travers les principaux boulevards de la ville en guise de solidarité avec les victimes innocentes de l'agression israélienne. Au-delà des sit-in et autres marches, plusieurs instances politiques, ajoutées à des centrales syndicales, ont saisi, par lettres interposées, le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies. Ainsi, à Fès, une lettre de protestation portant la signature de représentants de différents partis politiques, ainsi que de différents acteurs sociaux, a été adressé, hier lundi à Kofi Annan contre «l'agression barbare» perpétrée par l'armée israélienne contre le Liban et la Palestine, au grand mépris de la légalité internationale. Dans cette lettre, les pétitionnaires dénoncent également le «silence» de la communauté internationale et «sa politique de deux poids, deux mesures», dans une référence au feu vert donné à Israël pour mener sa guerre d'extermination contre des civils sans défense. Du côté des avocats, le Barreau de Rabat, après un sit-in organisé récemment dans la capitale, envisage d'intenter une action en justice contre l'actuel ministre israélien de la Défense, pour «crimes contre l'Humanité». Par cette initiative, il s'agit d'attirer l'attention de l'opinion publique internationale sur la gravité des agressions menées contre des civils sans défense, au Liban comme en Palestine. Du côté des artistes, un sit-in de solidarité a été récemment organisé devant l'ambassade du Liban à Rabat, à l'appel de la Coalition marocaine pour l'art et la culture. En amont, le gouvernement marocain, par la voix du ministre des Affaires étrangères, a condamné vigoureusement la boucherie de Cana. Devant cette spirale et cette escalade, le Royaume avait décidé l'annulation de toutes les festivités. Un geste de solidarité d'une grande portée symbolique.