Présenté au début comme un mini-tsunami, le raz-de-marée qui a frappé lundi dernier l'île de Java en Indonésie a causé d'énormes dégâts humains et matériels. Le tsunami de lundi en Indonésie a fait plus d'un millier de victimes. Selon les bilans encore revus à la hausse, près de 600 personnes ont trouvé la mort, plus de 400 ont été blessées et près de 300 personnes restent portées disparues. Plusieurs touristes étrangers figurent parmi les victimes. Comparé au tsunami géant du 26 décembre 2004, ce raz-de-marée semble petit. Mais, puissant et rapide, ce n'est pas un mini-tsunami selon les experts. « La vague n'était pas très haute mais très violente », souligne Franck Lavigne, responsable du consortium franco-indonésien tsunarisque, un programme de recherche et de prévention des risques spécialisé dans les tsunamis. Ce chercheur au CNRS (laboratoire de géographie physique, Université Paris-I), actuellement au coeur de la zone endeuillée, bondit si on évoque un "mini-tsunami". « C'est faux. On s'est tellement focalisé sur l'événement tout à fait exceptionnel d'Aceh (le raz-de-marée de 2004 qui a fait 220.000 morts sur les côtes de l'océan Indien), qu'on parle de mini-tsunami. Mais c'est un tsunami tout à fait normal », assure-t-il. Ce raz-de-marée a laissé près de 38.000 sinistrés sur la côte sud-ouest de l'île Java. C'est un puissant séisme sous-marin de magnitude 7,7 qui est à l'origine de la catastrophe. Dans la station balnéaire de Pangandaran les pelleteuses se sont mises à l'ouvrage. La vague géante a projeté de nombreuses embarcations sur les petits hôtels situés en bord de la côte. Une première aide humanitaire a commencé mercredi à parvenir aux victimes. Deux premiers camions du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, transportant quinze tonnes de biscuits énergétiques et de nouilles, sont arrivés à Pangandaran. « Nous allons essayer d'atteindre environ 20.000 personnes dans la semaine qui vient », a déclaré le porte-parole du PAM Barry Came. Il a précisé qu'une équipe du PAM se rendrait mercredi dans la région touchée pour évaluer les besoins. Les camions du PAM sont partis de Yogyakarta sur l'île de Java où les Nations unies conduisent une importante opération humanitaire en faveur des victimes d'un séisme qui a fait 5.800 morts le 27 mai. L'ONG française Médecins du monde (MDM) a de son côté indiqué envoyer une mission d'évaluation sur place. La zone la plus touchée semble avoir été Pangandaran, une petite station balnéaire située sur la côte sud-ouest de Java. «La plupart des morts dans cette ville sont des enfants et des adolescents», a indiqué un résident, Ade Iskandar. Au moins six étrangers - originaires du Japon, de Belgique, de Suède, des Pays-Bas et d'Arabie Saoudite - figurent parmi les morts. D'autres restaient portés disparus mardi soir. Les ambassades à Jakarta ont dépêché sur place leurs représentants. Ce tsunami a fait craindre une répétition de celui du 26 décembre 2004 au large de l'île indonésienne de Sumatra, qui avait fait 220.000 morts sur les côtes de l'océan Indien, dont 168.000 en Indonésie.