Rabat abritera, lundi et mardi, la conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement. Des responsables de 57 pays dont 30 européens sont attendus pour l'adoption d'un plan d'action en trois axes. Rabat abritera, les 10 et 11 juillet 2006, la conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement. Selon le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, les représentants gouvernementaux de 57 pays, dont 30 européens, feront le déplacement dans la capitale marocaine pour une réunion décisive quant aux décisions nécessaires pour contrer un phénomène qui devient de plus en plus encombrant pour les deux continents. La même source affirme que les 57 pays seront représentés par les ministres des Affaires étrangères et ceux de l'Intérieur sauf pour quelques pays qui ont décidé de dépêcher des délégations gouvernementales plus étoffées comme ce sera le cas de la France (4 ministres) et de l'Espagne. Durant ces deux jours de travaux, il sera notamment question de l'adoption du plan d'action élaboré lors de la deuxième réunion d'experts à Dakar, en juin dernier. Selon les organisateurs, il s'agira de mesures réparties en trois axes : la promotion du développement, le renforcement des dispositifs de la migration légale et enfin la lutte contre l'immigration clandestine. La conférence de Rabat devra déboucher sur des actions concrètes dont plusieurs à mettre en application dans les meilleurs délais. La finalité est, selon les organisateurs, d'instaurer un véritable partenariat dans ce domaine et où il sera question de développement, mais aussi du volet sécuritaire qui, sans pouvoir être la solution magique, a déjà permis de déboucher sur des résultats satisfaisants (cas du Maroc, par exemple). La France, pays membre du comité de pilotage de cette conférence, a déclaré qu'elle soumettra à Rabat une série de 18 propositions dont celle de la création d'un observatoire euro-africain. Le développement des pays africains émetteurs d'immigrants s'accaparera une bonne partie des travaux de cette conférence. Il sera surtout question de réfléchir au mode de financement avec l'implication du maximum de partenaires. La France, pour sa part, pousserait à adopter les mêmes démarches conjointes qu'elle a initiées avec des pays comme le Mali et le Maroc via les programmes de l'AFD (Agence française de développement). La conférence de Rabat sera co-présidée par le Maroc, l'Espagne, la France et le Sénégal. Organisée sur une initiative maroco-espagnole, après les tristes événements de l'automne 2005, la France a rejoint et renforcé la démarche de Rabat et Madrid. Le Sénégal est venu compléter, pour l'Afrique, la composition du comité de pilotage. En plus de dizaines de chefs de la diplomatie et des titulaires des départements de l'Intérieur, Rabat accueillera également les responsables et représentants de plusieurs grandes ONGs et organismes internationaux travaillant dans le même domaine. L'Algérie, pays concerné par cette problématique au même degré que ses voisins immédiats, a décidé de boycotter la conférence de Rabat et même entamé une campagne de "mobilisation" pour que d'autres pays suivent son exemple. Au ministère des Affaires étrangères, une source nous déclare que "le gouvernement du Maroc ne comprend pas l'absence de l'Algérie dans cette démarche bi-continentale". Le Maroc, pays émetteur d'immigrants, mais de transit également, connaît l'arrivée annuelle de près de 20.000 immigrants subsahariens qui veulent rejoindre l'autre bord.