Au "Chantier Al Massira" à Mohammédia, un jeune garçon a castré son voisin à coup de couteau pour une paire d'espadrilles. Le mis en cause a été traduit devant la Cour d'appel de Casablanca. Ni Y. A ni Z. Y n'ont choisi de vivre au “Chantier Al Massira“ à Mohammédia. Quand ils ont ouvert, la première fois sur terre, leurs yeux, ils s'y sont retrouvés. Ils ont vécu au sein de familles comptant plusieurs personnes, entassées dans des baraques de fortune mal meublées, sans eau ni électricité, très chaudes en été et très froides en hiver. La misère est partout. Quand ils étaient inscrits à l'école, ils n'ont pas pu poursuivre leurs études jusqu'au bout. Sous l'influence de la mauvaise fréquentation, ils ont quitté tôt les bancs de l'école. Ils passaient leur temps à rôder dans les coins de la carrière à bavarder, rigoler, plaisanter, draguer les jeunes filles, picoler et à fumer le haschich. Certes, les conditions de vie des habitants de ce bidonville, à l'instar des autres, ont relativement changé. Mais la misère fait encore partie dans leur vie quotidienne. Dans ce monde misérable du “Chantier Al Massira“, Y. A et Z. Y ont grandi sans objectifs dans la vie. Quittant à bas âge l'école avec un niveau primaire, ils n'ont jamais pensé à leur avenir. Ils passaient leurs temps dans les ruelles étroites de cette carrière. Ils n'ont même pas tenté de changer les choses pour améliorer leurs conditions de vie. Au contraire, ils se sont adonnés à la drogue et à l'alcool histoire d'oublier les problèmes de la vie. Leurs parents n'ont pas pu les dissuader. Ils ne pouvaient même pas leur refuser de l'argent pour acheter leurs doses quotidiennes en haschich ou en comprimés psychotropes. Ils craignaient le pire, recourir à l'agression pour avoir de l'argent. Après avoir pris sa dose en comprimés psychotropes, Z. Y est sorti de chez lui, cette nuit du mois de juin courant. Il a rejoint ses amis du “Chantier“ qui se soûlaient depuis quelques heures. Z. Y n'a pas hésité à prendre place parmi eux pour commencer à picoler. Un verre, deux verres…puis trois et quatre. Un moment plus tard, il a arrêté de boire. Il n'en pouvait plus. « Je vais revenir mes amis », a-t-il balbutié quand il s'est apprêté de se relever en titubant. Il n'a pas pu se tenir debout. « Je suis obligé de faire un tour avant de rentrer chez moi », leur a-t-il dit. Après quoi, Z. Y a marché sans destination précise. Ses amis le suivaient de leurs regards. Quelques minutes plus tard, ils ont entendu un cri strident. Ceux qui avaient encore un peu de force se sont dépêchés vers le lieu où émanaient les cris. Et c'est la surprise. Leur ami, Z. Y, qui était quelques instants en leur compagnie est tombé par terre gisant dans une mare de sang. Qui l'a frappé ? Ils ont couru à droite et à gauche. Ils ont remarqué Y. A qui prend la poudre d'escampette. Alertés, les éléments de la police judiciaire de Mohammédia se sont dépêchés sur les lieux pour arrêter le mis en cause et appeler une ambulance pour transporter la victime vers l'hôpital Moulay Abdellah. La victime est encore en vie. Rapidement, il a été admis au bloc opératoire pour subir une opération chirurgicale. Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Quand il a quitté ses amis, il a croisé Y. A, âgé de vingt-deux ans. Ce dernier l'a accusé de lui avoir subtilisé des espadrilles qu'il avait déposées sur le plafond de la baraque pour les faire sécher. Sans lui permettre de répondre, il a brandi un couteau et lui a asséné des coups au niveau gauche de sa poitrine et au niveau de son sexe. Certes, l'opération chirurgicale a réussi. Mais Z. Y devra vivre, mais cette fois-ci sans testicules.