Les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne se sont mis d'accord sur un nombre de propositions qui devront être présentées à Téhéran. Mais le régime iranien paraît inflexible. Le Guide suprême iranien, l'Ayatollah Ali Khamenei, a réaffirmé dimanche l'attachement de l'Iran à vouloir continuer d'enrichir l'uranium. Il a affirmé que son pays ne devait pas céder sur ses "avancées scientifiques" face aux "menaces" et offres de "pots-de-vin". Et il a aussi brandi à nouveau une possible utilisation de l'arme du pétrole en représailles à une éventuelle action américaine contre son pays. L'offre des grandes puissances est réputée contenir des mesures incitatives, mais aussi des mesures ultérieures contraignantes du Conseil de sécurité de l'ONU en cas de rejet par les Iraniens. L'Ayatollah Khamenei a semblé y faire référence en parlant des "pots-de-vin" et des "menaces". Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne sont tombés d'accord jeudi dernier à Vienne pour faire de nouvelles propositions à l'Iran. Ils ont demandé la suspension des activités d'enrichissement pour permettre de nouvelles négociations avec Téhéran. Washington qui affirme avoir gagné le soutien de la Chine et de la Russie sur le dossier nucléaire, souligne que la Maison-Blanche attendra plusieurs semaines la réponse officielle de l'Iran aux mesures proposées par les grandes puissances à Vienne. Ces propositions devront être remises aux responsables iraniens par Javier Solana, le haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure. Mais dès samedi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que la question de l'enrichissement d'uranium n'était pas négociable, même si Téhéran restait prêt à examiner les propositions des grandes puissances. «Nous ne porterons pas un jugement à la hâte», a dit Ahmadinejad à une foule réunie près de la tombe de l'Ayatollah Ruhollah Khomenei, en expliquant que Téhéran étudierait les propositions élaborées à Vienne par les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne. «Mais utiliser la technologie nucléaire pour produire du combustible nucléaire à des fins pacifiques fait partie de nos droits et nous ne les négocierons jamais avec personne», a-t-il ajouté. Cette annonce a été perçue comme un signal positif. Téhéran refusait auparavant les offres européennes avant même qu'elles ne soient formulées. Aujourd'hui, il serait difficile d'imaginer donc l'Iran renoncer à l'enrichissement de l'Uranium du jour au lendemain. Comme il serait difficile aussi d'imaginer les cinq membres permanents du conseil de sécurité et l'Allemagne fassent subitement marche arrière et laissent l'Iran enrichir son uranium. Ce genre de prise de positions contradictoires caractérise souvent le début des négociations. Et visiblement les deux camps, l'Iran d'un côté et les Européens de l'autre, ont bien compris la signification du mot négocier. Ainsi, chacun perçoit l'autre comme un loup qu'il faut museler avant de négocier avec.