La commission de coordination nationale, représentant les syndicats des médecins des secteurs public et privé, a réitéré, samedi 3 juin, sa volonté de maintenir le boycott des élections du Conseil national de l'Ordre des médecins. Réunis en assemblée générale le samedi 3 juin à la Faculté de médecine et de la pharmacie de Casablanca, les sept syndicats des médecins des secteurs universitaire, public et privé ont réitéré leur volonté de maintenir le boycott des élections du Conseil national de l'Ordre des médecins, prévues pour le mois de juillet. Composée, entre autres, du Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESup) pour les enseignants des CHU, du Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL), la Fédération nationale de la Santé dépendant de l'Union marocaine du travail (UMT) et la Fédération nationale de la santé affiliée à l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), la commission de coordination nationale, a affirmé que "le boycott des élections se poursuivra jusqu'à satisfaction de nos revendications légitimes". Selon les syndicats, ce mouvement de protestation est réussi puisque la majorité des médecins du Royaume a refusé catégoriquement de participer aux élections. "Le CHU de Casablanca, n'a pas présenté de candidats. La mobilisation s'est amplifiée dans plusieurs villes. Aucun médecin ne s'est porté candidat à Marrakech, Agadir, Tanger, Fès et Oujda", s'est félicité Mohamed Naciri Bennani, président du SNMSL. Certains médecins, ayant déposé leurs candidatures, ont promis, lors de cette rencontre, de la retirer en guise de soutien à ce mouvement de protestation. Lequel mouvement fait suite au refus du secrétaire général du gouvernement et du président du Conseil de l'ordre des médecins d'introduire les amendements proposés par les médecins. Ces derniers insistent sur la nécessité de réformer la loi organisant le Conseil de l'Ordre et la démocratisation de cette instance nationale. "La profession de la médecine est en crise. Cette situation est due à l'inertie du Conseil de l'Ordre. Nous voulons un conseil fort, efficace et démocratique. C'est pourquoi nous demandons que le président de cette instance soit désormais élu", indique M. Bennani. Depuis plusieurs années c'est le général Moulay Driss Archane qui occupe cette fonction. Les autres amendements portent sur la mission assignée au conseil qui est le respect de la déontologie et de l'éthique. De même, la mise en place des lois obligeant l'administration d'exécuter les décisions et les mesures disciplinaires prises à l'encontre des médecins. "Actuellement, le Conseil de l'Ordre n'a pas le pouvoir de faire exécuter ses décisions. C'est insensé", s'indignent les représentants des médecins. Par ailleurs, la commission de coordination nationale revendique également la rémunération des membres du bureau du Conseil, qui travaillent jusqu'à ce jour bénévolement. Pour débloquer la situation, une série de réunions ont eu lieu en avril et mai 2006 entre les syndicats, le président du Conseil et le secrétaire général du gouvernement. Toutefois, les négociations n'ont pas abouti. Le blocage persiste. La situation jugée critique, le ministre de la Santé s'est adressé aux syndicats pour tenter de trouver une issue salvatrice. En effet, Mohamed Cheikh Biyadilah s'est entretenu le samedi 27 mai dernier avec les représentants syndicaux. À l'issue de cette réunion, la commission de coordination nationale a présenté à M. Biyadilah une série de propositions. Les représentants des médecins ont demandé au gouvernement de déclarer officiellement le report des élections du Conseil de l'Ordre et la constitution d'une commission tripartite composé de membres du ministère de tutelle, du Conseil de l'Ordre et des syndicats des médecins. Cette commission aura pour mission principale la formulation des amendements urgents à introduire dans la loi organisant le Conseil et de les soumettre au Parlement pour adoption lors de la session d'octobre. Les médecins ont également proposé d'effectuer les prochaines élections au plus tard en janvier 2007 selon la nouvelle réglementation.