Le ministre de l'Emploi, Mustapha Mansouri, impute la baisse du taux de chômage à une conjoncture économique favorable. Il dévoile dans cet entretien les différentes initiatives prises par son département dans ce domaine. ALM : Le taux de chômage a baissé à moins de 10% en 2006. Comment expliquez-vous cette baisse ? Mustapha Mansouri : C'est vrai que cette baisse a des explications. Tout d'abord, il faut rappeler que nous avons eu une année agricole extrêmement bonne. Donc, au niveau du milieu rural notamment, une forte activité est enregistrée et cela a forcément une influence sur le taux de chômage en général. La maturation des chantiers lancés depuis d'année 2000 a également produit son effet. Quels sont les autres facteurs qui ont participé à la baisse du taux de chômage ? D'autres facteurs ont contribué à la régression du chômage, notamment la prolongation de la scolarisation. Les jeunes restent, en effet, de plus en plus à l'école. Il faut aussi dire que, depuis 35 ans que l'Etat est engagé dans cette lutte, il fallait bien que le taux de chômage baisse, sinon il n'y a rien qui est fait. Tous les chantiers ouverts et tous les efforts engagés ont ainsi fait qu'il y a actuellement une tendance à la baisse. Cette tendance est certes fondamentale, mais l'essentiel est de la maintenir. Concrètement, quelles sont les mesures prises par votre département pour maintenir cette tendance à la baisse ? Le 7 juin prochain, nous allons faire une restitution de tout ce que nous avons fait depuis les «Initiatives emploi » tenues en septembre dernier. Pour revenir aux mesures prises actuellement pour faire baisser le taux de chômage, il y a tout d'abord le programme «Insertion» grâce auquel nous avons pu insérer dans des postes d'emploi, jusqu'à présent, 5500 jeunes. Je vous explique un peu le principe de ce programme. Toute entreprise qui emploie un jeune inscrit à l'ANAPEC a la possibilité d'être exonérée des charges de l'IGR et de la CNSS, ce qui représente près de 55% du salaire brut, et cela pendant les deux années du contrat. La deuxième mesure concerne tout ce qui est adéquation entre la formation et l'emploi. Nous avons prévu des formations à la carte ainsi que des formations qualifiantes ou de reconversion qui ont pour objectif d'améliorer l'employabilité des jeunes diplômés. Vous avez également lancé le programme «Mouqawalati», en quoi consiste-t-il ? Il s'agit là de la troisième mesure prise pour encourager l'emploi des jeunes. C'est un programme d'appui à la création des TPE (très petites entreprises), conçu pour encourager l'entrepreneuriat. On accompagne les jeunes porteurs de projets pour la création de leurs entreprises en mettant à leur disposition un budget de 250 000 DH. Nous avons également veillé à simplifier le statut juridique des SARL en ramenant le capital à la baisse de 100.000 à 10.000 DH, afin d'éloigner, les gens de l'informel et les faire intégrer dans le secteur formel. Nous avons également entrepris de dynamiser la fonction de l'intermédiation à travers la restructuration de l'ANAPEC et la création d'agences de proximité.