Le prix d'un billet d'avion en aller-simple entre Marseille et Marrakech varie de 1 à 10 euros. C'est ce que propose la compagnie Rynair, championne des low-cost. Après les promesses d'Easy Jet de vendre sur Marrakech-Londres un aller-retour à 1000 dirhams, l'on croyait, en matière des prix proposés par les low-cost, avoir touché le plancher. C'était sans compter sur la logique du «vendre à tout prix » adoptées par ces nouvelles compagnies. Ainsi, c'est à peine annoncée son arrivée au Maroc que Rynair, une des plus grosses capitalisations boursières dans son domaine, emboîte le pas à sa concurrente avec une offre encore plus agressive. Les prix entre Marseille, première base de la compagnie irlandaise, et les villes marocaines de Fès, Oujda et Marrakech varieront de 1 à dix euros hors taxes. Ces prix sont valables pour un large rayon incluant Bruxelles, Dublin, Eindhoven, Francfort, Glasgow, Karlsruhe, Londres Oslo, Porto et Rome. L'offre sera valable à partir de novembre 2006 à raison de 55 vols allers-retours par semaine. En baissant les prix, Rynair espère capter 850 000 clients pour sa première année d'activité et 1,2 million l'année suivante. Au Maroc, l'offre de Rynair est accueilli avec beaucoup de réserves dans les milieux du tourisme et du voyage. «Il s'agit d'abord d'un aller-simple, qu'il faut doubler, puis majorer par les différentes taxes aéroportuaires», explique un agent de voyages pour qui une telle offre est limitée en général à quelques sièges. Le prix réel pourrait facilement s'élever à 1300 dirhams aux dires d'un responsable l'ONDA à Marrakech. N'empêche, c'est avec une telle politique d'offre agressive que Rynair a réceptionné son centième B 737-800. Un rythme qui sera maintenu à raison d'une acquisition d'un avion par mois pour porter la flotte à 229 avions. Rynair concurrence directement les grandes majors comme Air France et British Airways. Face à la bonne santé des compagnies low-cost (20% des parts de marché en Europe en 2005), les compagnies traditionnelles s'organisent. Le trafic d'apport moyen courrier, nécessaire pour alimenter les hubs des compagnies aérienes, est le principal champ de bataille. Entre plusieurs options, la création du low-cost est aussi l'un des moyens de résistance les plus utilisés. Là où KLM, Alitalia et British Airways ont échoué, la Royal Air Maroc a réussi avec Atlas Blue. Mais avec désormais Rynair et Easy Jet, la filiale de la RAM fera face à une concurrence accrue dans les mois à venir. En programmant Marrakech, Istanbul et Rijeka, Easy Jet, qui sort pour la première fois de ses bases européennes, espère rééditer le même succès qu'en Europe. La compagnie low-cost craint qu' une fois dans la ville ocre , les procédures de traitement à l'escale ne soient pas adaptées au rythme de rotation de ses avions. Des craintes levées sûrement avec l'inauguration il y a peu du terminal Low-Cost à l'aéroport Marrakech Ménara.