La commission des services de renseignements et de la sécurité à la Chambre des Communes (Chambre basse du parlement britannique) a conclu jeudi que le degré d'implication de la nébuleuse d'Al-Qaida dans les attentats commis le 7 juillet 2005 à Londres n'était pas clair. La commission a relevé, dans un rapport sur ces attaques ayant fait 56 morts, que Mohamed Siddique Khan, chef présumé de la cellule responsable des attentats, aurait probablement rencontré des membres de l'organisation Al-Qaida lors d'une visite au Pakistan. Les enquêtes menées n'ont pas permis d'établir l'identité des personnes qu'il aurait rencontrées, signale le rapport, notant que les agences de renseignements estiment que les auteurs des attaques contre le réseau du transport en commun londonien auraient probablement effectué des entraînements opérationnels et reçu des consignes au Pakistan. Les informations rapportées dans le temps par la presse et affirmant qu'un instigateur des attentats aurait quitté la Grande-Bretagne le jour même des attaques ont été omises par les services de renseignements, poursuit le rapport, ajoutant que ces mêmes services n'ont pas, non plus, jugé crédibles les revendications des attentats par une organisation secrète affiliée à Al-Qaida en Europe. De même, les services antiterroristes britanniques ont estimé que la revendication des attentats de Londres par Ayman Al-Zawahiri, numéro deux d'Al-Qaida, dans un enregistrement diffusé par une chaîne de télévision arabe, n'a pas été corroborée par des preuves tangibles, lit-on dans le document qui ajoute que le degré d'implication d'Al-Qaida dans les attentats, en terme de soutien et de contrôle, fait toujours l'objet d'une enquête. Revenant sur la radicalisation des jeunes issus de la communauté musulmane britannique, le rapport appelle à davantage d'efforts pour mieux comprendre et cerner les raisons qui poussent ces jeunes à embrasser des idéologies extrémistes en soulignant que tous les acteurs, y compris le gouvernement, les services de sécurité, les communautés et les familles elles-mêmes, doivent oeuvrer dans ce sens. Une telle approche de compréhension s'avère nécessaire d'autant plus que la tâche d'identifier les potentiels islamistes extrémistes devient de plus en plus difficile, eu égard à la diversité des communautés britanniques, explique le rapport en insistant sur le fait que l'exclusion ou la pauvreté ne peuvent être retenues comme seuls paramètres pour identifier le profil d'un extrémiste.