C'est aujourd'hui que le tribunal de commerce d'Agadir devrait statuer sur le sort des deux hôtels de la chaîne Riad Salam placés en liquidation judiciaire. Pas moins de six promoteurs en lice pour la reprise du Madina Palace et du Club Salam (avenue Mohammed V à Agadir), deux hôtels de la chaîne Riad Salam, placés en liquidation judiciaire. Dans les rangs des repreneurs, on retrouve, entre autres, le Groupe Chaâbi, un particulier français vivant à Marrakech, un opérateur national moyen, mais surtout une nouvelle entreprise touristique dénommée «Vocation Loisirs», lancée sur les fonts baptismaux avec un capital de 10 millions de dirhams. Créée le 6 avril 2006, cette entité est détenue à hauteur de 20% par Mohamed Mistour, directeur financier et conseiller juridique du groupe Sahara Hôtels, 40% par un Groupe hôtelier important, partenaire de First Choice, et autant (40%) par Saïd Scally, président de FST qui, comme il l'a toujours dit, revient à ses premières amours. Des six candidats, Vocation Loisirs présentait au départ la meilleure offre cumulée. Mais après trois séances, il y a eu surenchère. Les prix se sont envolés. Lors de la dernière réunion, tenue le 17 avril, les dernières offres avaient été déposées. Dès lors, l'on pensait que la messe était dite et que plus aucun dossier ne serait accepté. Pourtant, vendredi 28 avril 2006, un important promoteur gadiri, Guy Marrache pour ne pas le nommer, a déposé une proposition en son nom propre auprès du syndic liquidateur, avec la caution bancaire réglementaire et tous les documents requis. Le syndic qui a enregistré le dépôt le transmettra aujourd'hui au juge du tribunal de commerce. Cette offre tardive sera-t-elle retenue ? ne le sera -t-elle pas ? Tous les regards sont rivés sur le juge du tribunal de commerce lequel est seul souverain dans cette affaire, en matière de prise de décision. Au-delà de cette compétition ouverte, l'on est en train d'assister à la fin d'un long imbroglio judiciaire qui a conduit la chaîne Riad Salam, l'une des plus importantes au Maroc, d'une situation d'endettement à celle de redressement judiciaire et de celle-ci à la liquidation pure et simple. Notons que le CIH, pour ne pas démembrer totalement ce patrimoine, vient de mettre en place une société de gestion, avec pour directeur général, Mohamed Zizi, ancien directeur du Sheraton Fès et, également, ancien directeur général du Palais des Congrès de Marrakech. Ce professionnel aura en charge la gestion des hôtels Tichka à Ouarzazate, le Salam d'Erfoud, le Salam de Zagora, les Omeyyades d'Agadir, le Tichka Salam et le Tafilalet à Marrakech et un établissement du groupe situé à Larache. Soit, au total, neuf hôtels ayant tous échappé à la liquidation judiciaire. Riad Salam : décadence d'un groupe Septembre 2001. En difficulté, la chaîne Salam accepte et signe avec son créancier, le CIH, une convention prévoyant l'entrée de la banque dans le capital de la chaîne hôtelière à hauteur de 60%. En contrepartie de cette prise de participation, le CIH abandonne sa dette vis-à-vis de la société Salam, évaluée alors à 65 millions de dirhams. Que s'est-il passé par la suite pour que le CIH demande le redressement judiciaire à l'encontre de la plupart des hôtels comme le Riad Salam à Casablanca et Tichka à Marrakech, qui n'ont pas respecté l'échéancier des remboursements de leurs dettes ? Sept établissements seront concernés par cette procédure.