Le Plan d'action national pour l'enfance devrait être validé aujourd'hui au Conseil du gouvernement. Il englobe les actions à mener dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la protection en faveur des enfants. Après 18 mois de travail, la mouture finale du projet relatif au Plan d'action national pour l'enfance (PANE) pour la période 2006-2015 est achevée. Cet ambitieux projet, élaboré par la Commission ministérielle spéciale de l'enfant (CMSE) en collaboration avec le secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées, et avec la concertation des différentes composantes de la société civile, devrait être validé au Conseil de gouvernement, qui se réunira aujourd'hui sous la présidence du Premier ministre, Driss Jettou. Le PANE se caractérise par des objectifs mobilisateurs susceptibles de créer un environnement qui assure à l'enfance marocaine les droits à la survie, au développement et à la protection. "Ce Plan d'action national est le résultat d'une très large consultation entre les différents départements ministériels, les ONGs et même les enfants à travers le Parlement de l'enfant. Il veillera à ce que les enfants du Maroc soient en bonne santé, jouissent d'un enseignement de qualité, soient protégés et en sécurité contre toutes les formes de maltraitance", indique Yasmina Badou, secrétaire d'Etat chargée de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées. Et d'ajouter: "Il prévoit les actions à mener, détermine les départements concernés et les délais de réalisation. Il prévoit également des outils de suivi et d'évaluation." En somme, il décrit la manière dont le Royaume œuvrera pour atteindre, avec toutes ses forces vives, les buts et les objectifs du plan mondial pour aboutir à un "Maroc digne de ses enfants". Ainsi, une série de dix objectifs stratégiques, assortis de priorités d'actions et d'échéances, sont définis et à atteindre d'ici 2015 pour améliorer le bien-être de l'enfance marocaine. Il s'agit de faire progresser le droit à une vie saine à travers l'amélioration, entre autres, de la prise en charge du duo mère/nouveau-né, le renforcement des programmes de vaccination, la prise en charge des enfants en situation difficile et faciliter l'accès des enfants aux besoins spécifiques aux structures de santé existantes. Les enfants migrants non accompagnés et ceux qui sont détenus à Tindouf sont également concernés. En matière d'éducation, tout enfant marocain, aura droit à une éducation ouverte et de qualité basée sur les principes de l'égalité. A titre d'exemple, on ambitionne d'ici 2010 de généraliser la scolarisation des jeunes non scolarisés ou déscolarisés, âgés de 8 à 16 ans, et de leur offrir la chance d'insertion ou de réinsertion dans les cycles de formation. Dans le volet de la sécurité et de la protection, des mesures seront mises en place pour lutter contre tout abus et exploitation des enfants. Ainsi, le plan préconise, entre autres, la création dans les communes urbaines et dans les groupements de communes rurales, des "Unités de protection de l'enfance" (UPE) répondant aux normes internationales de cellules d'accueil en vue de répondre aux besoins urgents des enfants victimes de violences. Concernant le travail des enfants, le PANE préconise également la promulgation d'une nouvelle loi relative au travail domestique interdisant le travail des moins de 15 ans. Est également prévu un programme d'aide aux enfants en difficulté pour leur insertion dans leur milieu familial et social. La déclaration de New York En mai 2002, les chefs d'Etat et de gouvernement de 190 pays ont adopté à l'unanimité, à l'issue de la Session extraordinaire des Nations Unies consacrée aux enfants, une Déclaration et un Plan d'Action intitulé «Monde digne des enfants », dont l'objectif d'ici 2015 est d'améliorer la situation des enfants dans le monde. Cette déclaration définit un programme de développement complet comprenant quatre axes stratégiques prioritaires pour l'enfant à savoir la promotion d'une vie plus saine, l'accès à une éducation de qualité, leur protection contre la maltraitance, l'exploitation et la violence et la lutte contre le VIH/SIDA.