L'échec du 7ème sommet de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) est perçu, par la presse algérienne comme un coup dur à la politique du président algérien Abdelaziz Bouteflika. L'unité ne se fait jamais par la division. «Jamais la diplomatie algérienne n'aura été aussi bassement considérée en effet que sous le duo Bouteflika-Belkhadem ». C'est en ces termes que le journal algérien «Le Soir » a réagi par rapport à l'annulation du 7ème sommet de l'UMA qui devrait avoir lieu à Alger, les 23 et 24 décembre. Sous le titre « Encore un échec », le journal précité fustige la diplomatie de son pays et estime qu'« il s'agit là, sans conteste, du plus grand ratage de son Histoire, voire d'une humiliation difficile à dissimuler. « Que des chefs d'Etat, dit-il, fassent défection, à la toute dernière minute et en temps de paix, de surcroît pour un rendez-vous préparé et annoncé de longue date, est une première nationale peu honorable pour un pays de tout temps respecté à défaut d'être influent sur la scène internationale. De son côté, le quotidien algérien, « Le Matin », annonce qu'il s'agit d'« un coup dur pour la présidence algérienne qui a cru, jusqu'à la dernière heure, pouvoir organiser ce sommet quelles que soient les circonstances». Et d'ajouter que « mis à part le président tunisien, aucun chef d'Etat maghrébin n'a voulu honorer l'invitation algérienne, avant de conclure que « le ballet des émissaires du Président à Nouakchott, Rabat et Tripoli n'a rien donné. L'Algérie devait choisir entre un sommet réduit à un tête-à-tête algéro-tunisien ou l'annulation pure et simple ». Les statuts de l'UMA exigent, qu'un sommet ne peut se tenir sans la présence des cinq Etats membres. Fini, donc, le temps des discours pompeux et creux. Car, il est devenu clair pour l'ensemble des peuples maghrébins que sans le règlement de la question du Sahara marocain et sans un respect mutuel et réciproque de la souveraineté nationale de chaque Etat, il n'y aura jamais d'édification réelle du Maghreb arabe. Dans son intervention devant le Conseil des ministres des Affaires étrangères des cinq pays de l'UMA, qui s'est tenu, dimanche dernier à Alger, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa, n'a fait que refléter cette évidence en soulignant que « l'efficacité de l'Union maghrébine restait tributaire d'un engagement en faveur d'une coopération sincère ». « Ces engagements, organiquement liés à la nécessité de préserver les acquis nationaux et l'intégrité territoriale de chaque Etat membre, qui est au-dessus de toute considération», avait-il ajouté, en guise de précision avant de regagner le Royaume. Dans une déclaration diffusée lundi soir par la deuxième chaîne de télévision « 2M », et après avoir souligné la nécessité « d'établir un dialogue sérieux entre le Maroc et l'Algérie au sujet de la question du Sahara marocain, devant aboutir à une solution politique négociée et consensuelle entre nous et les frères en Algérie », M. Benaïssa n'a pas manqué de rappeler que «la question des frontières, les problèmes consulaires et tant d'autres sont des questions qu'on pourrait résoudre, si la volonté politique et les bonnes intentions sont réunies». Mais, encore faut-il qu'il y ait une entente entre le Maroc et l'Algérie sur la raison de tout ce blocage qui prévaut au Maghreb et qui est étroitement lié à la position du régime algérien vis-à-vis du peuple marocain et de sa cause nationale. Bref, l'échec du 7ème sommet n'est que l'aboutissement logique d'un processus miné depuis sa genèse par des différends de taille que le monde entier et que personne ne saurait occulter sous le couvert d'une unité de façade.